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 Saint Barnabé : Les 10 méditations

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AuteurMessage
Richelieu1
Cardinal Archevêque d'Aix-en-Provence
Richelieu1


Lieu RP : Brignoles

Feuille de personnage
Nom et prénom: Ludovi de Sabran
Paroisse: Brignoles

Saint Barnabé : Les 10 méditations Empty
MessageSujet: Saint Barnabé : Les 10 méditations   Saint Barnabé : Les 10 méditations EmptyMar 5 Avr 2011 - 23:11

Citation :
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Les Ecrits des Saints et des Bienheureux - Saint Barnabé : Les 10 méditations

« Les méditations de Barnabé, ou l’Odyssée du prêcheur-pélerin des malheureux »


C’est durant de nombreuses années que nous avons parcouru les chemins à travers le royaume de France. Lors de nos études en tant que séminariste au monastère Saint-Benoît en Normandie où nous vécûmes toute notre jeunesse, nous sommes tombé sur plusieurs manuscrits vieux d’environs un siècle. Ceux-ci racontaient la vie d’un homme, un certain Barnabé qui avait arpenté le royaume des Lys afin d’y prêcher une parole particulière, mais tellement chargé de sens.

Le moine Pierre-Marie, décédé quarte-vingt-neuf ans plus tôt au monastère où nous vivions, avait suivit ce personnage hors normes durant une partie de son périple. Il avait pris soins de mettre par écrit toutes les pérégrinations du jeune prêcheur, et le reste, il se l’était fait envoyer par Barnabé lui-même.

Tout n’était que brouillons, et nous eûmes le plaisir de découvrir au milieu de ces documents quelques lettres de « l’ami des malheureux ». C’est alors que nous décidâmes de continuer l’œuvre de Pierre-Marie. A partir des nombreux fragments du moine, nous avons pris soin de retracer le parcours de Barnabé. Son histoire réécrite, nous nous mirent en chemin, non point pour vérifier les dires du cistercien, mais pour ressentire les émotions du prêcheur pèlerin. Jour après jours, village après village, nous nous émerveillâmes de retrouver le chemin et les différents lieux qu’avait décrit le moine et Barnabé.

Ebloui, et ressentant ce qu’il avait vécu, nous prîmes la liberté de compléter les fragments de Pierre-Marie. Ô, bien sur, nous n’en changeâmes point le sens ni la nature, mais nous y apportâmes cette touche qui rendit le texte si vivant, que même nous, nous nous sommes émus en le relisant au détour d’un arbre au bord du chemin, ce genre d’arbre qui trône en pleine campagne, calme, au milieu des champs, qui dispense si agréablement de son houppier quelque ombre et fraîcheur qui soit si utile par temps de grand beau, et qui comme naturellement, nous aide à trouver la présence de Dieu…

Nous appréciâmes ce périple qui prenait petit à petit le goût d’un pèlerinage. Et lorsque nous revînmes au monastère Saint-Benoît, nous décidâmes d’appeler ce recueil « Les méditations de Barnabé, ou l’Odyssée du prêcheur-pélerin des malheureux ». Un jour peut-être, quand nous aurons le temps de terminer ce que nous avons entreprit, nous chercherons à faire de cet homme un bienheureux, sinon un saint : celui des pèlerins…


Aaron de Nagan, évêque de Lisieux
Le VI février de l’an de grâce MCDLIV de notre Seigneur.


Citation :
Première Méditation

Lors d'un pélerinage à travers la France, Barnabé s'arrêta un jour dans un petit village en campagne Bourguignone. Arrivé sur la place il invita les habitants de la bourgade à se rapprocher de lui :

« Venez chers amis, venez ! »
Les gens commencèrent à s'approcher et à s'agglutiner autour de lui. Avant de commencer son prêches, il tint bien haut une pièce d'un écu d’or. Alors il demanda :
« Qui aimeraient avoir cet écu ? »
Les mains commencèrent alors à se lever. Il dit :
« Je vais donner cet écu à l'un d'entre vous, mais avant laisser moi faire quelque chose ».
Il mordit et cracha sur la pièce. Ensuite, il demanda :
« Est-ce que quelqu’un veut toujours cet écu ? »
Les mains restèrent levées.
« Très bien, mais la désirerez-vous toujours si je fais ceci ? »
Il jeta alors l’écu paterre sauta à pieds joints dessus, l'écrasants autant que possible, le recouvrant de poussière, de terre et de crotin de cheval. Il demanda :
« Qui veut encore cet écu ? »
Évidemment, les mains continuèrent de se lever, malgré l’aspect et l'odeur que pouvait maintenant avoir cet écu traîné sur le sol.
« Mais amis, vous venez d'apprendre une leçon... Peu importe ce que je fais avec cet écu, vous le voulez toujours parce que sa valeur n'a pas changé, il vaut toujours 1 écu. »
« Alors pensez à vous, aux autres, à votre vie, à leurs vies. Plusieurs fois dans votre existence vous serez froissés, rejetés, souillés par des gens par des événements. Vous aurez l'impression que vous ne valez plus rien mais en réalité votre valeur n'aura pas changé aux yeux des gens qui vous aiment ! »
« La valeur d'une personne ne tient pas à ce que l'on a fait pas, vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur intrinsèque est toujours intacte ».

Citation :
Seconde Méditation

C’était un jour particulièrement ensoleillé. Barnabé marchait sur les routes depuis deux jour. Il arriva à Niort, et sentit l’atmosphère joyeuse. La place et les rues du village fourmillaient de monde, c’était la kermesse ! Une course, opposant tous les hommes forts du village, venait de se terminer, et le vainqueur était plébiscité et adulé par la foule. Les vaincus le portait sur leurs épaules sans amertume aucune. Barnabé fut littéralement happé et entraîné par la foule dans les farandoles qui se mettaient à tourner autour de la place. Quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, quand les esprits se sont un peu calmés, Barnabé pris la parole, comme il le fit tant d’autres fois.

Mes amis, je dois dire que cette journée sera inoubliable pour moi, vous ne me connaissiez pas, pourtant, vous m’avez invité à partager votre joie, comme si j’avais toujours habité votre village, mais laissez moi, maintenant, vous conter une histoire :

Il était une fois une course de jeunes orphelins, dans un village, dans le sud du royaume.
L'objectif était d'arriver en haut d'une haute colline.
Beaucoup de gens se rassemblèrent pour les voir et les soutenir.
La course commença.
En fait, les gens ne croyaient pas possible que des orphelins, amaigris et chétifs, puissent atteindre la cime, et toutes les interventions que l'on entendait étaient de ce genre :
"Quelle peine, ils n'y arriveront jamais !"

Les enfants commencèrent à se résigner, sauf un qui continua de grimper.
Et les gens continuaient :
"Quelle peine, ils n'y arriveront jamais !"
Et les enfants s'avouèrent vaincus, sauf un, toujours le même, qui continuait à insister.

A la fin, tous se désistèrent, sauf un, qui, seul et avec un énorme effort, rejoignit le haut de la colline. La foule et les autres orphelins voulurent savoir comment il avait fait.
Un homme s'approcha pour le lui demander, et découvrit… …que l’enfant était sourd !

Barnabé s’arrêta et regarda son public rassemblé autour de lui. Certains, intrigués par ce prêche, s’étaient approchés, puis assis autour de l’orateur à la lueur des lampions. Il reprit :

Moralité, n'écoutez pas les personnes qui ont la mauvaise habitude d'être négatives, car elles volent les meilleurs espoirs de votre cœur !
Rappelez-vous toujours le pouvoir qu'ont les mots que vous entendez ou que vous dites.
Soyez toujours positifs !
Soyez toujours sourd quand quelqu'un vous dit que vous ne pouvez pas réaliser vos rêves.

Il laissa la foule pensive, referma son baluchon, et emporta les quelques fruits que les villageois lui avaient donné.

Citation :
Troisième Méditation

Lors d’un de ses voyage, Barnabé s’arreta dans un petit village champenois, tout près d’Argonne. Il n’y avait pas d’église, juste une petite chapelle dans la rue principale. Barnabé s’agenouilla devant et pria plusieurs heures. Les habitants curieux s’approchèrent et l’invitèrent à boire un verre à la taverne du village. Barnabé accepta, et les conversations allèrent bon train jusqu’en début de soirée quand il décida de s’adresser aux villageois juste avant de les quitter.
S’adressant à eux, il posa un bocal à large ouverture sur la table devant lui.
Ensuite il sortit une douzaine de pierres grosses comme le poing et les plaça soigneusement, une par une, dans le bocal.
Quand celui-ci fut rempli jusqu’au bord, il demanda :

« Ce bocal est il plein ? »
Tout le groupe répondit :
« Oui ! »
« Vraiment ? »
Il sortit de sous la table un seau de gravier qu’il versa dans le bocal.
Il secoua ce dernier, et les graviers tombèrent dans les interstices entre les pierres. Souriant, il demanda au groupe :
« Et maintenant, ce bocal est il plein ? »
« Probablement pas » dit quelqu’un.
Il sortit alors un seau de sable et le versa dans les espaces laissés par les pierres et le gravier.
Et de nouveau, il demanda :
« Ce bocal est il plein ? »
« Non, dit en coeur le groupe de villageois. »
« Bien ! » dit il à nouveau en sortant une carafe d’eau.
Quand il eut versé de l’eau jusqu’au bord, il regarda le groupe et demanda :
« A quoi sert cette démonstration ? »
L’aubergiste leva le doigt et dit d’une voix forte et rugeuse :
« Cela signifie qu’aussi bien rempli soit notre journée, si on travaille dur, on peut toujours en faire un peu plus »
« Non, la vérité qu’illustre cette histoire c’est que si vous ne mettez pas les grosses pierres d’abord, vous ne pourrez pas les mettre du tout. Si le sable est mis en premier, il n’y aura de place pour rien d’autre. Quelles sont les grosses pierres de votre vie ? Le projet que vous voulez réaliser ? Du temps passé avec ceux que vous aimez ? Votre travail ? Vos écus ? Une cause ? Accompagner d’autres gens ?
Demandez vous quelles sont les grosses pierres de votre vie de paysan et de famille puis remplissez le bocal. Rappelez vous que si vous ne mettez pas ces grosses pierres en premier, elles ne tiendront pas du tout.

Barnabé salua alors les villageois et repartit sur les routes du royaume vers de nouveaux villages.

Citation :
Quatrième Méditation

Marchant sur les chemins entre Autun et Chalon, en Bourgogne, Barnabé aperçu dans un verger deux enfants qui se battaient. Il observa la scène, puis décida de descendre du chemin pour les rejoindre. L’un semblait plus fort que l’autre, et l’autre semblait se laisser faire, par peur, par crainte. Barnabé les sépara et les invita à s’expliquer. Il apparut qu’ils étaient de bons amis, mais qu’une bêtise les avaient fâchés, ou en tout cas, en avait fâché l’un des deux. Devant l’autorité du plus fort sur le craintif, Barnabé décida de leur raconter une histoire pour apaiser l’animosité régnante.

Il était une fois un garçon avec un mauvais caractère. Son père lui donna un pot rempli de clous et lui dit d’en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu’il perdrait patience et se disputerait avec quelqu’un. Le premier jour il en planta 17 dans la barrière.
Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés dans la barrière diminua jour après jour : il avait découvert que c’était plus facile de se contrôler que de planter des clous.

Finalement, arriva un jour où le garçon ne planta plus aucun clou dans la barrière. Alors il alla voir son père et il lui dit que pour ce jour il n’avait planté aucun clou. Son père lui dit alors d’enlever un clou dans la barrière pour chaque jour où il n’aurait pas perdu patience.
Les jours passèrent et finalement le garçon put dire à son père qu’il avait enlevé tous les clous de la barrière.

Le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit :
"Mon fils, tu t’es bien comporté mais regarde tous les trous qu’il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais comme avant. Quand tu te disputes avec quelqu’un et que tu lui dis quelque chose de blessant, tu lui laisses une blessure comme celle là. Tu peux planter un couteau dans un homme et après le lui retirer, mais il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t’excuseras, la blessure restera ; et une blessure verbale fait aussi mal qu’une blessure physique. Les amis sont des bijoux rares, ils te font sourire et t’encouragent. Ils sont prêts à t’écouter quand tu en as besoin, ils te soutiennent et t’ouvrent leur cœur."

Le bagarreur se mit à pleurer, et celui avec qui il venait de se battre le pris dans ses bras pour le réconforter. Barnabé leur pris la main et les raccompagna jusqu’au village. L’amitié venait de triompher, encore une fois…

Citation :
Cinquième Méditation

Après être passé par Bayeux, Barnabé continua à marcher jusqu’au soir tombé, et s’arrêta dans une auberge pour y passer la nuit. Il médita longuement, avant de s’endormir, sur ce qu’il avait vécu ce jour à Bayeux lors des noces d’un jeune couple. L’époux, issu d’une bonne famille avait épousé par amour une fille de fermier. Cependant, son éducation avait rendu son cœur plus dur qu’il n’aurait dû l’être : il traitait sa nouvelle épouse comme une moins-que-rien, et lui faisait sans cesse remarquer, par son attitude, que l’argent ne venait pas de sa famille, mais bien de la sienne. Pourtant, il l’aimait vraiment, mais ne savait le montrer. Barnabé ne trouvait pas le sommeil. Il se releva et se mit à écrit une lettre, une lettre pour cet homme :

Cher ami,

Il fait nuit, pourtant je suis debout. Je tenais à vous écrire ces quelques mots suite à votre mariage auquel j’ai assisté à Bayeux car il m’a semblé que vous ignoriez certains préceptes qui découlent de l’union sacrée réalisée devant Dieu et les hommes.

Le mariage n'est pas l'effet du hasard ou un produit de l'évolution de forces naturelles inconscientes: c'est une sage institution du Créateur pour réaliser dans l'humanité son dessein d'amour. Par le moyen de la donation personnelle réciproque, qui leur est propre et exclusive, les époux tendent à la communion de leurs êtres en vue d'un mutuel perfectionnement personnel pour collaborer avec Dieu à la génération et à l'éducation de nouvelles vies.

Dans cette lumière apparaissent clairement les notes et les exigences caractéristiques de l'amour conjugal, dont il est souverainement important d'avoir une idée exacte.
C'est avant tout un amour pleinement humain, c'est-à-dire à la fois sensible et spirituel. Ce n'est donc pas un simple transport d'instinct et de sentiment, mais aussi et surtout un acte de la volonté libre, destiné à se maintenir et à grandir à travers les joies et les douleurs de la vie quotidienne, de sorte que les époux deviennent un seul cœur et une seule âme et atteignent ensemble leur perfection humaine.

C'est ensuite un amour total, c'est-à-dire une forme toute spéciale d'amitié personnelle, par laquelle les époux partagent généreusement toutes choses, sans réserves indues ni calculs égoïstes. Qui aime vraiment son conjoint ne l'aime pas seulement pour ce qu'il reçoit de lui, mais pour lui-même, heureux de pouvoir l'enrichir du don de soi.

C'est encore un amour fidèle et exclusif jusqu'à la mort. C'est bien ainsi, en effet, que le conçoivent l'époux et l'épouse le jour où ils assument librement et en pleine conscience l'engagement du lien matrimonial. Fidélité qui peut parfois être difficile, mais qui est toujours possible et toujours noble et méritoire, nul ne peut le nier. L'exemple de tant d'époux à travers les siècles prouve non seulement qu'elle est conforme à la nature du mariage, mais encore qu'elle est source de bonheur profond et durable.

C'est enfin un amour fécond, qui ne s'épuise pas dans la communion entre époux, mais qui est destiné à se continuer en suscitant de nouvelles vies. " Le mariage et l'amour conjugal sont ordonnés par leur nature à la procréation et à l'éducation des enfants. De fait, les enfants sont le don le plus excellent du
mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes.

Barnabé

Il posa sa plume, plia la lettre et se coucha. L’aube pointait à l’horizon, le coq chanta…

Citation :
Sixième Méditation

Barnabé, toujours sur le chemin, ne savait plus où il était. Il était rare qu’il se perde, mais aujourd’hui, son sixième sens semblais l’avoir trompé. Il continua son chemin, jusqu'à ce qu’il arriva à Aurillac, en Auvergne. Le village était assez animé, c’était le marché. Barnabé en profita pour faire quelques provisions, puis alla méditer quelques instant près d’une petite chapelle au coin de la place, un peu reculé de toute cette agitation. La chapelle était dédiée à Saint François, et une demi-douzaine de personnes se recueillaient en ce moment. Barnabé fut étonné et questionna une vielle dame. Il appris ainsi qu’aujourd’hui, c’était la fête du saint. Il profita de cette petite assemblée pour entamer un prêche.

Mes amis, J’ai été fort étonné en arrivant en votre village de l’honnêteté des villageois. En effet, j’ai acheté tout à l’heure quelques miches de pain, et m’étant trompé dans ma monnaie, le boulanger m’a gentiment fait remarquer que je lui avais donné bien trop. Ensuite, chez le maraîcher, un aveugle achetait des légumes, et là non plus, pas de vol ou de tromperie, pas d’un seul dixième de denier. Croyez-bien que cela est devenu rare l’honnêteté ! Mais laissez moi vous compter une histoire, cela c’est sans doute passé à Aurillac il y a bien longtemps…

Un jour, un bûcheron était occupé à couper une branche qui s'élevait au-dessus de la rivière. Soudain la hache lui échappa des mains et tomba dans la rivière. L'homme pleura si amèrement que Dieu lui apparût et lui demanda la raison de son désespoir.
Le bûcheron lui expliqua alors que sa hache était tombée dans la rivière et qu'étant fort pauvre, il n'avait pas les moyens de s'en acheter une autre. A sa grande surprise, il vit Dieu plonger dans la rivière et remonter une hache d'or à la main :
- Est-ce là ta hache, lui demanda-t-il ?
Le bûcheron lui répondit : "Non".
Aussitôt Dieu retourna dans l'eau et revint cette fois avec une hache en argent :
- Est-ce là ta hache, lui demanda-t-il à nouveau ?
A nouveau le bûcheron lui dit : "Non".
A la troisième tentative, Dieu revint avec une hache en fer, et lui demanda à nouveau :
- Est-ce là ta hache ?
- Oui, lui répondit cette fois le bûcheron.
Dieu, touché par l'honnêteté de l'homme, lui donna les trois haches et le bûcheron rentra tout heureux à la maison, contant d’avoir rencontré Dieu, d’avoir été honnête et d’avoir gagner 2 haches.

Ainsi, votre honnêteté vous ferra plus riche que vous n’êtes. Pas en espèce sonnante et trébuchante, mais en amour, en amitié, en vertu, car l’honnêteté est la base de la vie en société. Le mensonge est la pire des choses, se mentire à soi même ou mentire aux autres peut détruire non seulement une vie, mais aussi un ami, un époux… Dieu reconnaîtra parmi vous les plus vertueux et leur ouvrira grand les portes du Soleil.

Barnabé fit une génuflexion devant la petite chapelle, les yeux des habitants rivés sur lui, médusés par ses paroles, puis il repartit, comme il était venu…

Citation :
Septième Méditation

Se promenant entre Saintes et La Rochelle, Barnabé rencontra un homme, sur le bord du chemin, assit sur un tronc couché sur le sol, il pleurait. Barnabé s’arrêta et s’assit à côté de lui. L’homme ne se fit pas prier, à peine assit, il raconta tous ses malheurs à Barnabé, il avait vraiment besoin de parler. Sa femme était partie, sa récolte avait été miséreuse, deux de ses quatre vaches étaient mortes, ses amis lui avaient tourné le dos, bref, ces derniers temps n'avaient pas été rose pour cet homme. Alors Barnabé lui raconta cette histoire :

Un jour, l’âne d’un fermier tomba dans un puits.
L’animal gémit pitoyablement pendant des heures et le fermier se demandait bien ce qu’il allait faire. Finalement, il se rappela que l’animal était vieux et que, de toutes façons, le puits devait disparaître. Il en conclut donc qu'il n’était pas rentable de tenter de récupérer l’âne.

Il appela tous ses voisins et leur demanda de venir l’aider. Chacun saisit une pelle et ils commencèrent à combler le puits. Au début, l’âne, réalisant ce qui se produisait, se mit à crier terriblement. Puis, à la stupéfaction de tout le monde, il se tût.

Quelques pelletées plus tard, poussé par la curiosité, le fermier regarda finalement dans le fond du puits et fut étonné...

A chaque pelletée de terre qui tombait sur lui, l’âne réagissait aussitôt : il se secouait pour enlever la terre de son dos et piétinait ensuite le sol sous ses sabots. Pendant que les voisins du fermier continuaient à jeter de la terre sur l’animal, il se secouait et montait toujours plus haut. Bientôt, tous furent stupéfaits de voir l’âne sortir du puits et se mettre à trotter !

La vie va essayer de vous engloutir sous toutes sortes d’ordures et de décombres. Pour se sortir du trou ? Se secouer pour avancer ; chacun de nos ennuis est une pierre qui permet de progresser. Nous pouvons sortir des puits les plus profonds en n’arrêtant jamais de nous battre.

Barnabé se releva, pris l’homme par l’épaule, pris la corde attachée aux deux vaches du fermier, et ramena tout le petit monde à Saintes…

Citation :
Huitième Méditation

En fin de matinée, Barnabé arriva à Pontarlier où une fête en l’honneur de l’élection du maire se déroulait. C’était le maire lui-même qui avait convié le village à un banquet. Arrivé devant la maison du village, Barnabé fut invité à participer au repas. Il entra dans la salle, mais ce n’était pas sans remarquer les vagabonds, vêtu de haillons qui erraient dans les rues alors que tout le monde s’amusaient à la petite fête. Dans la salle, ce n’était que joie et bonheur, le maire avait été élu à une écrasante majorité, et même les adversaires étaient présents, c’était une ambiance bonne enfant. Il y avait même deux riches marchands étrangers, Paul Esidor et Juda d’Izcarie, conviés à la table. A la fin du repas, Barnabé se leva, et pris la parole. Il félicita le nouveau maire, et demanda s’il pouvait raconter une petite histoire. Tous les convives acceptèrent avec joie, ce n’était qu’un divertissement de plus…. Il commença :

Un roi ayant entendu parler d’un Sage dont l’enseignement était réputé dans la région, l’invita à un banquet qui durait plusieurs jours. La veille de l’invitation, le grand maître se présenta au palais dans l’habit de mendiant qu’il portait parmi ces disciples. Personne ne fit attention à lui. Il entra, mais n’eut pas même le temps d’arriver à la salle à manger : les pages du Roi, voyant ce mendiant souiller de sa présence le sol royal, le menèrent vers les cuisines ou on lui offrit quelques restes presque avariés. Le Sage ne dit rien et s’en alla comme il était venu.

Le lendemain, il revint chez le Roi, cette fois-ci vêtu de son plus bel habit : on lui réserva une place d’honneur au milieu des convives de haut rang.

Mais dès que les pages apportèrent les plats, la réaction du Sage surpris tout le monde : il prit la nourriture dans ses mains et en fit une boule qu’il mit dans ses poches.

Le Roi choisit de ne rien dire mais alors qu’on apportait le dernier plat, le grand maître plongea la main à l’intérieur et en retira une pleine poignée de ragoût qu’il répandit sur son manteau en disant :

« Tiens, c’est pour toi ».
Le Roi, n’y tenant plus lui lança :
« Serais-tu devenu fou, toi que l’on dit si sage ? »
Apres un long silence le maître répondit :
« Je me suis présenté chez toi hier dans mon habit de mendiant et l’on ma donné les restes
comme à si j’étais un chien. Aujourd’hui, j’arrive richement vêtu et on m’honore. C’est donc mon manteau que l’on invite, il est normal que ce soit lui qui se nourrisse. »

Les convives de Pontarlier restèrent interloqués. Quelle drôle d’histoire pour un jour de fête ! Le maire resta bouche bée. Alors, Barnabé repris…

Vous vous demandez sans doute où je veux en venir ! Vous n’avez qu’à sortir dans la rue, et vous comprendrez mon histoire. De simples vagabonds, n’ayant pas le droit de vote n’ont pas été convié à cette fête villageoise, pourquoi ? Pourtant, deux riches marchands, à qui je ne reproche rien bien sûr, l’ont été, pourquoi ?

Barnabé fini son verre, ouvrit son baluchon, vida le panier de pain qui se trouvait devant lui, toujours sous les regards médusés et le silence des convives, le referma, sorti, et jusqu’à la sortie du village les donna au passants…

Citation :
Neuvième Méditation

C’était un beau jour d’été, ou de printemps,…qu’importe de toute façon. Barnabé, pour ne pas changer, était encore sur les chemins, parcourant la France. Il devait être entre Saumur et Angers, très belle région d’ailleurs sur laquelle il a beaucoup écrit. Le long du chemin, il y avait des fermettes entourées de vergers et de champs, juste avant d’arrivée en vue de la ville. Devant l’une d’elle, sur un banc, assise, une femme pleurait dans les bras de son mari. Barnabé, ému par cette scène, s’approcha et réconforta le couple en lui demandant ce qu’il lui arrivait. Leur fille, à peine âgée de seize ans était partie durant la nuit avec un jeune garçon dont elle était passionnément amoureuse. Les parents trouvaient ce comportement inconsidéré à son âge, avec un homme, ou plutôt un garçon à peine âgé d’un an de plus, perdu dans la campagne angevine. Alors, pour les réconforter, Barnabé pensa à une histoire un peu hors normes et formidable, car tellement révélatrice… Il commença :

Un beau jour de printemps, la Folie décida d'inviter ses amis pour prendre un verre chez elle. Tous les invités y allèrent. Après le goûter, la Folie proposa :
- On joue à cache-cache ?
- Cache-cache ? Qu'est-ce que c'est ? demanda la Curiosité.
- Cache-cache est un jeu. Je compte jusqu'à cent et vous vous cachez. Quand j'ai fini de compter, je cherche, et le premier que je trouve sera le prochain à compter.
Tous acceptèrent, sauf la Peur et la Paresse.
La Folie commença à compter : 1, 2, 3...

L'Empressement se cacha le premier, n'importe où. La Timidité, timide comme toujours, se cacha dans une touffe d'arbre. La Joie courut au milieu du jardin. La Tristesse commença à pleurer, car elle ne trouvait pas d'endroit approprié pour se cacher. L'Envie accompagna le Triomphe et se cacha près de lui derrière un rocher.
La Folie continuait de compter tandis que ses amis se cachaient. Le Désespoir était désespéré en voyant que la Folie en était déjà à 99...
- CENT ! cria la Folie. Je vais commencer à chercher...

La première à être trouvée fut la Curiosité, car elle n'avait pu s'empêcher de sortir de sa cachette pour voir qui serait le premier découvert. En regardant sur le côté, la Folie vit le Doute au-dessus d'une clôture ne sachant pas de quel côté il serait le mieux caché. Et ainsi de suite, elle découvrit la Joie, la Tristesse, la Timidité... Quand ils furent tous réunis, la Curiosité demanda :
- Où est l'Amour ?

Personne ne l'avait vu. La Folie commença à le chercher. Elle chercha au-dessus d'une montagne, dans les rivières au pied des rochers. Mais elle ne trouvait pas l'Amour. Cherchant de tous côtés, la Folie vit un rosier, prit un bout de bois et commença à chercher parmi les branches lorsqu'elle entendit soudain un cri. C'était l'Amour, qui hurlait parce que les épines lui avaient crevés les yeux. La Folie ne sachant pas quoi faire, elle s'excusa, implora l'Amour pour avoir son pardon et alla jusqu'à lui promettre de le suivre pour toujours. Et l'Amour accepta.

Aujourd'hui encore, l'Amour est aveugle et la Folie l'accompagne toujours...

Un large sourit s’afficha sur le visage de la mère. Le père se mit à rire aux éclats. Ils rentrèrent tous trois dans la maison, et Barnabé fut invité à dîner.

Citation :
Dixième Méditation

Une mère était désespérée, son unique enfant était atteint d’une tuberculose et l’arrivée de la mort n’était qu’une question de jours. Barnabé qui faisait le tour d’un hospice en Berry remarqua cette femme et son enfant. Il s’approcha de la mère et s’assit à côté d’elle. Il pris la main du gamin, puis s’adressant à la mère il lui dit :

Connaissez-vous l’histoire de deux hommes, tous deux sérieusement malades, qui occupaient la même chambre d’un petit hôpital reimois ?

Elle fit signe de la tête négativement. Alors, Il repris…

Un des deux hommes pouvait s'asseoir dans son lit pendant une heure chaque après-midi afin de dégager ses poumons. Son lit était à côté de la seule fenêtre de la chambre. L'autre homme devait passer ses journées couché sur son dos. Les hommes parlaient pendant des heures. Ils parlaient de leurs épouses, de leurs familles, leurs maisons, leurs métiers, leur participation dans le service militaire, ...

Et chaque après-midi, quand l'homme dans le lit près de la fenêtre pouvait s'asseoir, il passait ce temps à décrire à son compagnon de chambre tout ce qu'il pouvait voir dehors. L'homme dans l'autre lit commença à vivre pour ces périodes d'une heure où son monde était élargi et égayé par toutes les activités et les couleurs du monde extérieur.

De la chambre, la vue donnait sur un parc avec un bel étang. Les canards et les cygnes jouaient sur l'eau tandis que les enfants faisaient naviguer leurs bateaux modèles réduits. Les jeunes amoureux marchaient bras-dessus bras-dessous parmi des fleurs de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. De grands arbres décoraient le paysage et on pouvait voir la ville au plus loin.
Pendant que l'homme près de la fenêtre décrivait tout ceci dans le détail, l'homme de l'autre côté de la chambre fermait ses yeux et imaginait les scènes pittoresques. Ainsi, lors d'un bel après-midi, l'homme près de la fenêtre décrivit une parade qui passait par là. Bien que l'autre homme ne pouvait pas entendre la musique des troubadours, il pouvait la voir avec l’œil de son imagination tellement son compagnon l'avait dépeint.

Les jours et les semaines passèrent. Un matin, une soignante est arrivée pour apporter l'eau pour leurs bains et trouva le corps sans vie de l'homme près de la fenêtre, qui était mort paisiblement dans son sommeil. Elle fut attristée et appela le fossoyeur pour prendre son corps.

Dès qu'il sentit que le temps était approprié, l'autre homme demanda s'il pouvait être déplacé à côté de la fenêtre. Le soignante était heureuse de le transférer et après s'être assurée qu'il était confortablement installé, elle le laissa seul. Lentement, péniblement, il se hissa vers le haut, sur un coude, pour jeter son premier coup d’œil dehors depuis des semaines. Enfin il aurait la joie de voir par lui-même. Il s'étira pour se tourner lentement vers la fenêtre. Tout ce qu'il vit fut un mur !

L'homme demanda à la soignante pourquoi son compagnon de chambre décédé avait décrit de si merveilleuses choses. L'infirmière répondit que l'homme était aveugle et ne pouvait même pas voir le mur. Elle dit : "Peut-être a-t-il voulu vous encourager".

Il s’arrêta et regarda la mère, attentive. Puis il repris :

Il y a un bonheur énorme à rendre les autres heureux, en dépit de nos propres situations. La peine partagée est la moitié de la douleur, mais le bonheur, une fois partagé, est doublé. Si vous voulez aider votre enfant, ne vous apitoyez pas sur sont sort, tout le monde le connaît. Vivez les derniers moments de sa vie avec lui, à ses côtés, mais pas dans le chagrin. Aujourd'hui est un cadeau, c'est pourquoi il s'appelle le présent.

Barnabé se leva, fit une petite croix sur le front de l’enfant, et embrassa la mère sur les deux joues. Il passa près des autres malades, puis s’en alla vers d’autres lieux. La mère tenta de suivre ses conseils. Deux jours plus tard, l’enfant rouvrit les yeux, le neuvième jour, il aidait sa mère aux champs… Un miracle ? Peut-être ! Laissons la réponse à Dieu…

[code:1:6d4c][quote][img]http://img206.imageshack.us/img206/4698/badgesaintofficenc8.png[/img]
[color=#1a3768][i][size=18][b]Les Ecrits des Saints et des Bienheureux - Saint Barnabé : Les 10 méditations[/b][/i][/color][/size]

[color=black][b]« Les méditations de Barnabé, ou l’Odyssée du prêcheur-pélerin des malheureux »[/b]


C’est durant de nombreuses années que nous avons parcouru les chemins à travers le royaume de France. Lors de nos études en tant que séminariste au monastère Saint-Benoît en Normandie où nous vécûmes toute notre jeunesse, nous sommes tombé sur plusieurs manuscrits vieux d’environs un siècle. Ceux-ci racontaient la vie d’un homme, un certain Barnabé qui avait arpenté le royaume des Lys afin d’y prêcher une parole particulière, mais tellement chargé de sens.

Le moine Pierre-Marie, décédé quarte-vingt-neuf ans plus tôt au monastère où nous vivions, avait suivit ce personnage hors normes durant une partie de son périple. Il avait pris soins de mettre par écrit toutes les pérégrinations du jeune prêcheur, et le reste, il se l’était fait envoyer par Barnabé lui-même.

Tout n’était que brouillons, et nous eûmes le plaisir de découvrir au milieu de ces documents quelques lettres de « l’ami des malheureux ». C’est alors que nous décidâmes de continuer l’œuvre de Pierre-Marie. A partir des nombreux fragments du moine, nous avons pris soin de retracer le parcours de Barnabé. Son histoire réécrite, nous nous mirent en chemin, non point pour vérifier les dires du cistercien, mais pour ressentire les émotions du prêcheur pèlerin. Jour après jours, village après village, nous nous émerveillâmes de retrouver le chemin et les différents lieux qu’avait décrit le moine et Barnabé.

Ebloui, et ressentant ce qu’il avait vécu, nous prîmes la liberté de compléter les fragments de Pierre-Marie. Ô, bien sur, nous n’en changeâmes point le sens ni la nature, mais nous y apportâmes cette touche qui rendit le texte si vivant, que même nous, nous nous sommes émus en le relisant au détour d’un arbre au bord du chemin, ce genre d’arbre qui trône en pleine campagne, calme, au milieu des champs, qui dispense si agréablement de son houppier quelque ombre et fraîcheur qui soit si utile par temps de grand beau, et qui comme naturellement, nous aide à trouver la présence de Dieu…

Nous appréciâmes ce périple qui prenait petit à petit le goût d’un pèlerinage. Et lorsque nous revînmes au monastère Saint-Benoît, nous décidâmes d’appeler ce recueil « Les méditations de Barnabé, ou l’Odyssée du prêcheur-pélerin des malheureux ». Un jour peut-être, quand nous aurons le temps de terminer ce que nous avons entreprit, nous chercherons à faire de cet homme un bienheureux, sinon un saint : celui des pèlerins…


[i]Aaron de Nagan, évêque de Lisieux
Le VI février de l’an de grâce MCDLIV de notre Seigneur. [/i]

[quote][color=black][b]Première Méditation[/b]

Lors d'un pélerinage à travers la France, Barnabé s'arrêta un jour dans un petit village en campagne Bourguignone. Arrivé sur la place il invita les habitants de la bourgade à se rapprocher de lui :

« Venez chers amis, venez ! »
Les gens commencèrent à s'approcher et à s'agglutiner autour de lui. Avant de commencer son prêches, il tint bien haut une pièce d'un écu d’or. Alors il demanda :
« Qui aimeraient avoir cet écu ? »
Les mains commencèrent alors à se lever. Il dit :
« Je vais donner cet écu à l'un d'entre vous, mais avant laisser moi faire quelque chose ».
Il mordit et cracha sur la pièce. Ensuite, il demanda :
« Est-ce que quelqu’un veut toujours cet écu ? »
Les mains restèrent levées.
« Très bien, mais la désirerez-vous toujours si je fais ceci ? »
Il jeta alors l’écu paterre sauta à pieds joints dessus, l'écrasants autant que possible, le recouvrant de poussière, de terre et de crotin de cheval. Il demanda :
« Qui veut encore cet écu ? »
Évidemment, les mains continuèrent de se lever, malgré l’aspect et l'odeur que pouvait maintenant avoir cet écu traîné sur le sol.
« Mais amis, vous venez d'apprendre une leçon... Peu importe ce que je fais avec cet écu, vous le voulez toujours parce que sa valeur n'a pas changé, il vaut toujours 1 écu. »
« Alors pensez à vous, aux autres, à votre vie, à leurs vies. Plusieurs fois dans votre existence vous serez froissés, rejetés, souillés par des gens par des événements. Vous aurez l'impression que vous ne valez plus rien mais en réalité votre valeur n'aura pas changé aux yeux des gens qui vous aiment ! »
« La valeur d'une personne ne tient pas à ce que l'on a fait pas, vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur intrinsèque est toujours intacte ».[/color][/quote]

[quote][color=black][b]Seconde Méditation[/b]

C’était un jour particulièrement ensoleillé. Barnabé marchait sur les routes depuis deux jour. Il arriva à Niort, et sentit l’atmosphère joyeuse. La place et les rues du village fourmillaient de monde, c’était la kermesse ! Une course, opposant tous les hommes forts du village, venait de se terminer, et le vainqueur était plébiscité et adulé par la foule. Les vaincus le portait sur leurs épaules sans amertume aucune. Barnabé fut littéralement happé et entraîné par la foule dans les farandoles qui se mettaient à tourner autour de la place. Quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, quand les esprits se sont un peu calmés, Barnabé pris la parole, comme il le fit tant d’autres fois.

Mes amis, je dois dire que cette journée sera inoubliable pour moi, vous ne me connaissiez pas, pourtant, vous m’avez invité à partager votre joie, comme si j’avais toujours habité votre village, mais laissez moi, maintenant, vous conter une histoire :

Il était une fois une course de jeunes orphelins, dans un village, dans le sud du royaume.
L'objectif était d'arriver en haut d'une haute colline.
Beaucoup de gens se rassemblèrent pour les voir et les soutenir.
La course commença.
En fait, les gens ne croyaient pas possible que des orphelins, amaigris et chétifs, puissent atteindre la cime, et toutes les interventions que l'on entendait étaient de ce genre :
"Quelle peine, ils n'y arriveront jamais !"

Les enfants commencèrent à se résigner, sauf un qui continua de grimper.
Et les gens continuaient :
"Quelle peine, ils n'y arriveront jamais !"
Et les enfants s'avouèrent vaincus, sauf un, toujours le même, qui continuait à insister.

A la fin, tous se désistèrent, sauf un, qui, seul et avec un énorme effort, rejoignit le haut de la colline. La foule et les autres orphelins voulurent savoir comment il avait fait.
Un homme s'approcha pour le lui demander, et découvrit… …que l’enfant était sourd !

Barnabé s’arrêta et regarda son public rassemblé autour de lui. Certains, intrigués par ce prêche, s’étaient approchés, puis assis autour de l’orateur à la lueur des lampions. Il reprit :

Moralité, n'écoutez pas les personnes qui ont la mauvaise habitude d'être négatives, car elles volent les meilleurs espoirs de votre cœur !
Rappelez-vous toujours le pouvoir qu'ont les mots que vous entendez ou que vous dites.
Soyez toujours positifs !
Soyez toujours sourd quand quelqu'un vous dit que vous ne pouvez pas réaliser vos rêves.

Il laissa la foule pensive, referma son baluchon, et emporta les quelques fruits que les villageois lui avaient donné.[/color][/quote]

[quote][color=black][b]Troisième Méditation[/b]

Lors d’un de ses voyage, Barnabé s’arreta dans un petit village champenois, tout près d’Argonne. Il n’y avait pas d’église, juste une petite chapelle dans la rue principale. Barnabé s’agenouilla devant et pria plusieurs heures. Les habitants curieux s’approchèrent et l’invitèrent à boire un verre à la taverne du village. Barnabé accepta, et les conversations allèrent bon train jusqu’en début de soirée quand il décida de s’adresser aux villageois juste avant de les quitter.
S’adressant à eux, il posa un bocal à large ouverture sur la table devant lui.
Ensuite il sortit une douzaine de pierres grosses comme le poing et les plaça soigneusement, une par une, dans le bocal.
Quand celui-ci fut rempli jusqu’au bord, il demanda :

« Ce bocal est il plein ? »
Tout le groupe répondit :
« Oui ! »
« Vraiment ? »
Il sortit de sous la table un seau de gravier qu’il versa dans le bocal.
Il secoua ce dernier, et les graviers tombèrent dans les interstices entre les pierres. Souriant, il demanda au groupe :
« Et maintenant, ce bocal est il plein ? »
« Probablement pas » dit quelqu’un.
Il sortit alors un seau de sable et le versa dans les espaces laissés par les pierres et le gravier.
Et de nouveau, il demanda :
« Ce bocal est il plein ? »
« Non, dit en coeur le groupe de villageois. »
« Bien ! » dit il à nouveau en sortant une carafe d’eau.
Quand il eut versé de l’eau jusqu’au bord, il regarda le groupe et demanda :
« A quoi sert cette démonstration ? »
L’aubergiste leva le doigt et dit d’une voix forte et rugeuse :
« Cela signifie qu’aussi bien rempli soit notre journée, si on travaille dur, on peut toujours en faire un peu plus »
« Non, la vérité qu’illustre cette histoire c’est que si vous ne mettez pas les grosses pierres d’abord, vous ne pourrez pas les mettre du tout. Si le sable est mis en premier, il n’y aura de place pour rien d’autre. Quelles sont les grosses pierres de votre vie ? Le projet que vous voulez réaliser ? Du temps passé avec ceux que vous aimez ? Votre travail ? Vos écus ? Une cause ? Accompagner d’autres gens ?
Demandez vous quelles sont les grosses pierres de votre vie de paysan et de famille puis remplissez le bocal. Rappelez vous que si vous ne mettez pas ces grosses pierres en premier, elles ne tiendront pas du tout.

Barnabé salua alors les villageois et repartit sur les routes du royaume vers de nouveaux villages.[/color][/quote]

[quote][color=black] [b]Quatrième Méditation[/b]

Marchant sur les chemins entre Autun et Chalon, en Bourgogne, Barnabé aperçu dans un verger deux enfants qui se battaient. Il observa la scène, puis décida de descendre du chemin pour les rejoindre. L’un semblait plus fort que l’autre, et l’autre semblait se laisser faire, par peur, par crainte. Barnabé les sépara et les invita à s’expliquer. Il apparut qu’ils étaient de bons amis, mais qu’une bêtise les avaient fâchés, ou en tout cas, en avait fâché l’un des deux. Devant l’autorité du plus fort sur le craintif, Barnabé décida de leur raconter une histoire pour apaiser l’animosité régnante.

Il était une fois un garçon avec un mauvais caractère. Son père lui donna un pot rempli de clous et lui dit d’en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu’il perdrait patience et se disputerait avec quelqu’un. Le premier jour il en planta 17 dans la barrière.
Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés dans la barrière diminua jour après jour : il avait découvert que c’était plus facile de se contrôler que de planter des clous.

Finalement, arriva un jour où le garçon ne planta plus aucun clou dans la barrière. Alors il alla voir son père et il lui dit que pour ce jour il n’avait planté aucun clou. Son père lui dit alors d’enlever un clou dans la barrière pour chaque jour où il n’aurait pas perdu patience.
Les jours passèrent et finalement le garçon put dire à son père qu’il avait enlevé tous les clous de la barrière.

Le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit :
"Mon fils, tu t’es bien comporté mais regarde tous les trous qu’il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais comme avant. Quand tu te disputes avec quelqu’un et que tu lui dis quelque chose de blessant, tu lui laisses une blessure comme celle là. Tu peux planter un couteau dans un homme et après le lui retirer, mais il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t’excuseras, la blessure restera ; et une blessure verbale fait aussi mal qu’une blessure physique. Les amis sont des bijoux rares, ils te font sourire et t’encouragent. Ils sont prêts à t’écouter quand tu en as besoin, ils te soutiennent et t’ouvrent leur cœur."

Le bagarreur se mit à pleurer, et celui avec qui il venait de se battre le pris dans ses bras pour le réconforter. Barnabé leur pris la main et les raccompagna jusqu’au village. L’amitié venait de triompher, encore une fois…[/color][/quote]

[quote][color=black][b]Cinquième Méditation[/b]

Après être passé par Bayeux, Barnabé continua à marcher jusqu’au soir tombé, et s’arrêta dans une auberge pour y passer la nuit. Il médita longuement, avant de s’endormir, sur ce qu’il avait vécu ce jour à Bayeux lors des noces d’un jeune couple. L’époux, issu d’une bonne famille avait épousé par amour une fille de fermier. Cependant, son éducation avait rendu son cœur plus dur qu’il n’aurait dû l’être : il traitait sa nouvelle épouse comme une moins-que-rien, et lui faisait sans cesse remarquer, par son attitude, que l’argent ne venait pas de sa famille, mais bien de la sienne. Pourtant, il l’aimait vraiment, mais ne savait le montrer. Barnabé ne trouvait pas le sommeil. Il se releva et se mit à écrit une lettre, une lettre pour cet homme :

Cher ami,

Il fait nuit, pourtant je suis debout. Je tenais à vous écrire ces quelques mots suite à votre mariage auquel j’ai assisté à Bayeux car il m’a semblé que vous ignoriez certains préceptes qui découlent de l’union sacrée réalisée devant Dieu et les hommes.

Le mariage n'est pas l'effet du hasard ou un produit de l'évolution de forces naturelles inconscientes: c'est une sage institution du Créateur pour réaliser dans l'humanité son dessein d'amour. Par le moyen de la donation personnelle réciproque, qui leur est propre et exclusive, les époux tendent à la communion de leurs êtres en vue d'un mutuel perfectionnement personnel pour collaborer avec Dieu à la génération et à l'éducation de nouvelles vies.

Dans cette lumière apparaissent clairement les notes et les exigences caractéristiques de l'amour conjugal, dont il est souverainement important d'avoir une idée exacte.
C'est avant tout un amour pleinement humain, c'est-à-dire à la fois sensible et spirituel. Ce n'est donc pas un simple transport d'instinct et de sentiment, mais aussi et surtout un acte de la volonté libre, destiné à se maintenir et à grandir à travers les joies et les douleurs de la vie quotidienne, de sorte que les époux deviennent un seul cœur et une seule âme et atteignent ensemble leur perfection humaine.

C'est ensuite un amour total, c'est-à-dire une forme toute spéciale d'amitié personnelle, par laquelle les époux partagent généreusement toutes choses, sans réserves indues ni calculs égoïstes. Qui aime vraiment son conjoint ne l'aime pas seulement pour ce qu'il reçoit de lui, mais pour lui-même, heureux de pouvoir l'enrichir du don de soi.

C'est encore un amour fidèle et exclusif jusqu'à la mort. C'est bien ainsi, en effet, que le conçoivent l'époux et l'épouse le jour où ils assument librement et en pleine conscience l'engagement du lien matrimonial. Fidélité qui peut parfois être difficile, mais qui est toujours possible et toujours noble et méritoire, nul ne peut le nier. L'exemple de tant d'époux à travers les siècles prouve non seulement qu'elle est conforme à la nature du mariage, mais encore qu'elle est source de bonheur profond et durable.

C'est enfin un amour fécond, qui ne s'épuise pas dans la communion entre époux, mais qui est destiné à se continuer en suscitant de nouvelles vies. " Le mariage et l'amour conjugal sont ordonnés par leur nature à la procréation et à l'éducation des enfants. De fait, les enfants sont le don le plus excellent du
mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes.

Barnabé

Il posa sa plume, plia la lettre et se coucha. L’aube pointait à l’horizon, le coq chanta…[/color][/quote]

[b][quote][/b][color=black][b]Sixième Méditation[/b]

Barnabé, toujours sur le chemin, ne savait plus où il était. Il était rare qu’il se perde, mais aujourd’hui, son sixième sens semblais l’avoir trompé. Il continua son chemin, jusqu'à ce qu’il arriva à Aurillac, en Auvergne. Le village était assez animé, c’était le marché. Barnabé en profita pour faire quelques provisions, puis alla méditer quelques instant près d’une petite chapelle au coin de la place, un peu reculé de toute cette agitation. La chapelle était dédiée à Saint François, et une demi-douzaine de personnes se recueillaient en ce moment. Barnabé fut étonné et questionna une vielle dame. Il appris ainsi qu’aujourd’hui, c’était la fête du saint. Il profita de cette petite assemblée pour entamer un prêche.

Mes amis, J’ai été fort étonné en arrivant en votre village de l’honnêteté des villageois. En effet, j’ai acheté tout à l’heure quelques miches de pain, et m’étant trompé dans ma monnaie, le boulanger m’a gentiment fait remarquer que je lui avais donné bien trop. Ensuite, chez le maraîcher, un aveugle achetait des légumes, et là non plus, pas de vol ou de tromperie, pas d’un seul dixième de denier. Croyez-bien que cela est devenu rare l’honnêteté ! Mais laissez moi vous compter une histoire, cela c’est sans doute passé à Aurillac il y a bien longtemps…

Un jour, un bûcheron était occupé à couper une branche qui s'élevait au-dessus de la rivière. Soudain la hache lui échappa des mains et tomba dans la rivière. L'homme pleura si amèrement que Dieu lui apparût et lui demanda la raison de son désespoir.
Le bûcheron lui expliqua alors que sa hache était tombée dans la rivière et qu'étant fort pauvre, il n'avait pas les moyens de s'en acheter une autre. A sa grande surprise, il vit Dieu plonger dans la rivière et remonter une hache d'or à la main :
- Est-ce là ta hache, lui demanda-t-il ?
Le bûcheron lui répondit : "Non".
Aussitôt Dieu retourna dans l'eau et revint cette fois avec une hache en argent :
- Est-ce là ta hache, lui demanda-t-il à nouveau ?
A nouveau le bûcheron lui dit : "Non".
A la troisième tentative, Dieu revint avec une hache en fer, et lui demanda à nouveau :
- Est-ce là ta hache ?
- Oui, lui répondit cette fois le bûcheron.
Dieu, touché par l'honnêteté de l'homme, lui donna les trois haches et le bûcheron rentra tout heureux à la maison, contant d’avoir rencontré Dieu, d’avoir été honnête et d’avoir gagner 2 haches.

Ainsi, votre honnêteté vous ferra plus riche que vous n’êtes. Pas en espèce sonnante et trébuchante, mais en amour, en amitié, en vertu, car l’honnêteté est la base de la vie en société. Le mensonge est la pire des choses, se mentire à soi même ou mentire aux autres peut détruire non seulement une vie, mais aussi un ami, un époux… Dieu reconnaîtra parmi vous les plus vertueux et leur ouvrira grand les portes du Soleil.

Barnabé fit une génuflexion devant la petite chapelle, les yeux des habitants rivés sur lui, médusés par ses paroles, puis il repartit, comme il était venu…[/color][/quote]

[quote][color=black][b]Septième Méditation[/b]

Se promenant entre Saintes et La Rochelle, Barnabé rencontra un homme, sur le bord du chemin, assit sur un tronc couché sur le sol, il pleurait. Barnabé s’arrêta et s’assit à côté de lui. L’homme ne se fit pas prier, à peine assit, il raconta tous ses malheurs à Barnabé, il avait vraiment besoin de parler. Sa femme était partie, sa récolte avait été miséreuse, deux de ses quatre vaches étaient mortes, ses amis lui avaient tourné le dos, bref, ces derniers temps n'avaient pas été rose pour cet homme. Alors Barnabé lui raconta cette histoire :

Un jour, l’âne d’un fermier tomba dans un puits.
L’animal gémit pitoyablement pendant des heures et le fermier se demandait bien ce qu’il allait faire. Finalement, il se rappela que l’animal était vieux et que, de toutes façons, le puits devait disparaître. Il en conclut donc qu'il n’était pas rentable de tenter de récupérer l’âne.

Il appela tous ses voisins et leur demanda de venir l’aider. Chacun saisit une pelle et ils commencèrent à combler le puits. Au début, l’âne, réalisant ce qui se produisait, se mit à crier terriblement. Puis, à la stupéfaction de tout le monde, il se tût.

Quelques pelletées plus tard, poussé par la curiosité, le fermier regarda finalement dans le fond du puits et fut étonné...

A chaque pelletée de terre qui tombait sur lui, l’âne réagissait aussitôt : il se secouait pour enlever la terre de son dos et piétinait ensuite le sol sous ses sabots. Pendant que les voisins du fermier continuaient à jeter de la terre sur l’animal, il se secouait et montait toujours plus haut. Bientôt, tous furent stupéfaits de voir l’âne sortir du puits et se mettre à trotter !

La vie va essayer de vous engloutir sous toutes sortes d’ordures et de décombres. Pour se sortir du trou ? Se secouer pour avancer ; chacun de nos ennuis est une pierre qui permet de progresser. Nous pouvons sortir des puits les plus profonds en n’arrêtant jamais de nous battre.

Barnabé se releva, pris l’homme par l’épaule, pris la corde attachée aux deux vaches du fermier, et ramena tout le petit monde à Saintes… [/color][/quote]

[quote][color=black][b]Huitième Méditation[/b]

En fin de matinée, Barnabé arriva à Pontarlier où une fête en l’honneur de l’élection du maire se déroulait. C’était le maire lui-même qui avait convié le village à un banquet. Arrivé devant la maison du village, Barnabé fut invité à participer au repas. Il entra dans la salle, mais ce n’était pas sans remarquer les vagabonds, vêtu de haillons qui erraient dans les rues alors que tout le monde s’amusaient à la petite fête. Dans la salle, ce n’était que joie et bonheur, le maire avait été élu à une écrasante majorité, et même les adversaires étaient présents, c’était une ambiance bonne enfant. Il y avait même deux riches marchands étrangers, Paul Esidor et Juda d’Izcarie, conviés à la table. A la fin du repas, Barnabé se leva, et pris la parole. Il félicita le nouveau maire, et demanda s’il pouvait raconter une petite histoire. Tous les convives acceptèrent avec joie, ce n’était qu’un divertissement de plus…. Il commença :

Un roi ayant entendu parler d’un Sage dont l’enseignement était réputé dans la région, l’invita à un banquet qui durait plusieurs jours. La veille de l’invitation, le grand maître se présenta au palais dans l’habit de mendiant qu’il portait parmi ces disciples. Personne ne fit attention à lui. Il entra, mais n’eut pas même le temps d’arriver à la salle à manger : les pages du Roi, voyant ce mendiant souiller de sa présence le sol royal, le menèrent vers les cuisines ou on lui offrit quelques restes presque avariés. Le Sage ne dit rien et s’en alla comme il était venu.

Le lendemain, il revint chez le Roi, cette fois-ci vêtu de son plus bel habit : on lui réserva une place d’honneur au milieu des convives de haut rang.

Mais dès que les pages apportèrent les plats, la réaction du Sage surpris tout le monde : il prit la nourriture dans ses mains et en fit une boule qu’il mit dans ses poches.

Le Roi choisit de ne rien dire mais alors qu’on apportait le dernier plat, le grand maître plongea la main à l’intérieur et en retira une pleine poignée de ragoût qu’il répandit sur son manteau en disant :

« Tiens, c’est pour toi ».
Le Roi, n’y tenant plus lui lança :
« Serais-tu devenu fou, toi que l’on dit si sage ? »
Apres un long silence le maître répondit :
« Je me suis présenté chez toi hier dans mon habit de mendiant et l’on ma donné les restes
comme à si j’étais un chien. Aujourd’hui, j’arrive richement vêtu et on m’honore. C’est donc mon manteau que l’on invite, il est normal que ce soit lui qui se nourrisse. »

Les convives de Pontarlier restèrent interloqués. Quelle drôle d’histoire pour un jour de fête ! Le maire resta bouche bée. Alors, Barnabé repris…

Vous vous demandez sans doute où je veux en venir ! Vous n’avez qu’à sortir dans la rue, et vous comprendrez mon histoire. De simples vagabonds, n’ayant pas le droit de vote n’ont pas été convié à cette fête villageoise, pourquoi ? Pourtant, deux riches marchands, à qui je ne reproche rien bien sûr, l’ont été, pourquoi ?

Barnabé fini son verre, ouvrit son baluchon, vida le panier de pain qui se trouvait devant lui, toujours sous les regards médusés et le silence des convives, le referma, sorti, et jusqu’à la sortie du village les donna au passants… [/color][/quote]

[quote][color=black][b]Neuvième Méditation[/b]

C’était un beau jour d’été, ou de printemps,…qu’importe de toute façon. Barnabé, pour ne pas changer, était encore sur les chemins, parcourant la France. Il devait être entre Saumur et Angers, très belle région d’ailleurs sur laquelle il a beaucoup écrit. Le long du chemin, il y avait des fermettes entourées de vergers et de champs, juste avant d’arrivée en vue de la ville. Devant l’une d’elle, sur un banc, assise, une femme pleurait dans les bras de son mari. Barnabé, ému par cette scène, s’approcha et réconforta le couple en lui demandant ce qu’il lui arrivait. Leur fille, à peine âgée de seize ans était partie durant la nuit avec un jeune garçon dont elle était passionnément amoureuse. Les parents trouvaient ce comportement inconsidéré à son âge, avec un homme, ou plutôt un garçon à peine âgé d’un an de plus, perdu dans la campagne angevine. Alors, pour les réconforter, Barnabé pensa à une histoire un peu hors normes et formidable, car tellement révélatrice… Il commença :

Un beau jour de printemps, la Folie décida d'inviter ses amis pour prendre un verre chez elle. Tous les invités y allèrent. Après le goûter, la Folie proposa :
- On joue à cache-cache ?
- Cache-cache ? Qu'est-ce que c'est ? demanda la Curiosité.
- Cache-cache est un jeu. Je compte jusqu'à cent et vous vous cachez. Quand j'ai fini de compter, je cherche, et le premier que je trouve sera le prochain à compter.
Tous acceptèrent, sauf la Peur et la Paresse.
La Folie commença à compter : 1, 2, 3...

L'Empressement se cacha le premier, n'importe où. La Timidité, timide comme toujours, se cacha dans une touffe d'arbre. La Joie courut au milieu du jardin. La Tristesse commença à pleurer, car elle ne trouvait pas d'endroit approprié pour se cacher. L'Envie accompagna le Triomphe et se cacha près de lui derrière un rocher.
La Folie continuait de compter tandis que ses amis se cachaient. Le Désespoir était désespéré en voyant que la Folie en était déjà à 99...
- CENT ! cria la Folie. Je vais commencer à chercher...

La première à être trouvée fut la Curiosité, car elle n'avait pu s'empêcher de sortir de sa cachette pour voir qui serait le premier découvert. En regardant sur le côté, la Folie vit le Doute au-dessus d'une clôture ne sachant pas de quel côté il serait le mieux caché. Et ainsi de suite, elle découvrit la Joie, la Tristesse, la Timidité... Quand ils furent tous réunis, la Curiosité demanda :
- Où est l'Amour ?

Personne ne l'avait vu. La Folie commença à le chercher. Elle chercha au-dessus d'une montagne, dans les rivières au pied des rochers. Mais elle ne trouvait pas l'Amour. Cherchant de tous côtés, la Folie vit un rosier, prit un bout de bois et commença à chercher parmi les branches lorsqu'elle entendit soudain un cri. C'était l'Amour, qui hurlait parce que les épines lui avaient crevés les yeux. La Folie ne sachant pas quoi faire, elle s'excusa, implora l'Amour pour avoir son pardon et alla jusqu'à lui promettre de le suivre pour toujours. Et l'Amour accepta.

Aujourd'hui encore, l'Amour est aveugle et la Folie l'accompagne toujours...

Un large sourit s’afficha sur le visage de la mère. Le père se mit à rire aux éclats. Ils rentrèrent tous trois dans la maison, et Barnabé fut invité à dîner. [/color][/quote]

[quote][color=black][b]Dixième Méditation[/b]

Une mère était désespérée, son unique enfant était atteint d’une tuberculose et l’arrivée de la mort n’était qu’une question de jours. Barnabé qui faisait le tour d’un hospice en Berry remarqua cette femme et son enfant. Il s’approcha de la mère et s’assit à côté d’elle. Il pris la main du gamin, puis s’adressant à la mère il lui dit :

Connaissez-vous l’histoire de deux hommes, tous deux sérieusement malades, qui occupaient la même chambre d’un petit hôpital reimois ?

Elle fit signe de la tête négativement. Alors, Il repris…

Un des deux hommes pouvait s'asseoir dans son lit pendant une heure chaque après-midi afin de dégager ses poumons. Son lit était à côté de la seule fenêtre de la chambre. L'autre homme devait passer ses journées couché sur son dos. Les hommes parlaient pendant des heures. Ils parlaient de leurs épouses, de leurs familles, leurs maisons, leurs métiers, leur participation dans le service militaire, ...

Et chaque après-midi, quand l'homme dans le lit près de la fenêtre pouvait s'asseoir, il passait ce temps à décrire à son compagnon de chambre tout ce qu'il pouvait voir dehors. L'homme dans l'autre lit commença à vivre pour ces périodes d'une heure où son monde était élargi et égayé par toutes les activités et les couleurs du monde extérieur.

De la chambre, la vue donnait sur un parc avec un bel étang. Les canards et les cygnes jouaient sur l'eau tandis que les enfants faisaient naviguer leurs bateaux modèles réduits. Les jeunes amoureux marchaient bras-dessus bras-dessous parmi des fleurs de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. De grands arbres décoraient le paysage et on pouvait voir la ville au plus loin.
Pendant que l'homme près de la fenêtre décrivait tout ceci dans le détail, l'homme de l'autre côté de la chambre fermait ses yeux et imaginait les scènes pittoresques. Ainsi, lors d'un bel après-midi, l'homme près de la fenêtre décrivit une parade qui passait par là. Bien que l'autre homme ne pouvait pas entendre la musique des troubadours, il pouvait la voir avec l’œil de son imagination tellement son compagnon l'avait dépeint.

Les jours et les semaines passèrent. Un matin, une soignante est arrivée pour apporter l'eau pour leurs bains et trouva le corps sans vie de l'homme près de la fenêtre, qui était mort paisiblement dans son sommeil. Elle fut attristée et appela le fossoyeur pour prendre son corps.

Dès qu'il sentit que le temps était approprié, l'autre homme demanda s'il pouvait être déplacé à côté de la fenêtre. Le soignante était heureuse de le transférer et après s'être assurée qu'il
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Saint Barnabé : Les 10 méditations
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