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 Bienheureuse Wilgeforte de Torretta-Granitola

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AuteurMessage
Richelieu1
Cardinal Archevêque d'Aix-en-Provence
Richelieu1


Lieu RP : Brignoles

Feuille de personnage
Nom et prénom: Ludovi de Sabran
Paroisse: Brignoles

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MessageSujet: Bienheureuse Wilgeforte de Torretta-Granitola   Bienheureuse Wilgeforte de Torretta-Granitola EmptyLun 4 Avr 2011 - 0:01

Citation :
Bienheureuse Wilgeforte de Torretta-Granitola Badgesaintofficenc8
Les Bienheureux - Bienheureuse Wilgeforte de Torretta-Granitola


I. Avant son arrivée en le royaume de France — enfance & éducation

De l’enfance et de la prime jeunesse de Wilgeforte, nous ne connaissons que peu de choses. S’il est de notoriété publique qu’elle était originaire de Sicile, personne, sauf erreur de notre part, peut prétendre connaître le motif de son émigration en royaume de France. Selon Son Éminence Seriella de Bernouville, Wilgeforte se serait exprimée au sujet de ces motifs lors d’une confession que lui accorda feu Son Éminence Jehan Méléagant, lequel emporta le secret dans sa tombe. Après divers recoupements, il s’avère cependant que la piste la plus probable est celle de la tragédie familiale, laquelle finit cependant par se résorber étant donné que Wilgeforte se rendait régulièrement en son castel familial lors des rares vacances qu’elle s’accordait. Mais seules trois personnes détiennent la vérité à tout jamais : feu Jehan, feu Wilgeforte et le Créateur.

Mais trêve de conjectures, attardons-nous sur ce qui est avéré.
Wilgeforte était issue d’une famille de nobles siciliens dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Elle reçut l’éducation typique que reçoivent toutes les filles de haute-noblesse en ces contrées et fut, dès son plus jeune âge, formée à l’art, à l’aristotélisme et aux langues anciennes et modernes (à seize ans, elle était parfaite quadrilingue : sicilien, français, latin et anglais). C’est également de son éducation (du moins en partie) que lui provenait ce don qui la caractérisait si fortement : celui de rester de marbre en toute circonstance. Il est en effet de tradition, en ces royaumes méridionaux, de considérer qu’une femme, pour être irréprochable, doit dissimuler tout sentiment personnel.


II. Son arrivée en le royaume de France — premiers pas en tant que clerc

La première ville française que Wilgeforte découvrit est Vienne, capitale religieuse des duchés dauphinois et lyonnais. L’on ne sait avec certitude si c’est la ville en elle-même, l’archevêque Jehan Méléagant ou l’alors diacre Gabriel Cornedrue de Culan qui ont motivé sa décision, mais toujours est-il que Wilgeforte interrompit son voyage (lequel devait la mener à travers tout le royaume) et s’installa à Vienne. Il est à noter que son domicile officiel français resta à Vienne du début à la fin de sa carrière ecclésiastique — son déménagement à Avignon n’étant pas encore achevé à sa mort.
Son premier acte officiel fut de faire confirmer son baptême par l’alors diacre Gabriel Cornedrue de Culan.

Gabriel ayant été élu évêque de Genève, la ville de Vienne se trouva dépourvue de tout clerc. Désempare par cet état de faits, Wilgeforte proposa à l’archevêque Jehan d’organiser des lectures du Livre des Vertus dans l’église afin que le saint bâtiment ne soit pas désert.
Cette simple requête revêt une importance particulière dans la vie de Wilgeforte : c’est en effet à ce moment que Jehan décela l’incommensurable potentiel de la fraîchement arrivée Sicilienne. Il accepta, mais surtout l’encouragea à poser sa candidature au poste d’ambassadrice apostolique. Wilgeforte refusa tout d’abord, expliquant qu’elle ne s’en sentait pas l’étoffe, puis, devant l’insistance du vieux cardinal, accepta et prit la route de Rome.


III. Rome — sa fulgurante ascension au sein de la hiérarchie séculaire

Résolue à profiter un maximum de son séjour en la ville éternelle, Wilgeforte offrit ses services au Saint-Office où elle fut bientôt nommée scripteur. Elle fut par la suite nommée ambassadrice apostolique. Très peu de temps après ces deux nominations presque simultanées, deux autres événements se produirent au même moment : repérée respectivement par Son Éminence Vincent Diftain, chancelier du Saint-Office romain, et par feu monseigneur Giacomo Borgia dict « Marves », alors protonotaire de la nonciature apostolique, Wilgeforte se vit offrir les postes de secrétaire de la congrégation du Saint-Office romain et de secrétaire apostolique français septentrionale.

C’est ainsi que débuta cette époustouflante carrière que nous connaissons tous. Les détracteurs de Wilgeforte lui reprochent sempiternellement cette accumulation de charges et taxent d’orgueil cette constante « volonté » de promotion. Mais c’est précisément dans ce dernier reproche qu’ils se trompent : Wilgeforte n’avait aucune volonté de promotion. À chaque fois qu’elle accédait à une nouvelle responsabilité, c’est parce qu’on lui avait demander de l’accepter. Elle confia à certains proches qu’elle avait été nommée à son poste-phare, celui de préfet du Saint-Office romain, sans même qu’on lui ait au préalable demandé son accord. Il est évident –ceux qui l’ont observée à ce poste le savent- qu’elle n’aurait jamais refusé une telle offre, mais il est certain qu’elle souffrait, sans le montrer, de cette ambition qu’on lui prêtait et dont elle était, finalement, totalement dépourvue.

Dans un laps de temps exceptionnellement court, Wilgeforte fut nommée : scripteur du Saint-Office romain, ambassadrice apostolique en Dauphiné, secrétaire du Saint-office romain, secrétaire apostolique français septentrionale, théologue du Saint-Office romain, missa inquisitionis, préfet du Saint-Office romain, préfet de la villa San-Loyats, secrétaire apostolique française générale.
Notons que ce n’est pas pour autant que Wilgeforte négligea son investissement local : elle fut nommée vicaire paroissiale et archidiocésaine de Vienne, professeur et vice-doyenne du séminaire Saint-Antoine.


IV. Sa personnalité

Si sa carrière est un élément permettant de bien définir Wilgeforte, il en est un qui la définit mieux que tout autre : son caractère.
Dans une institution composée dans une écrasante majorité d’hommes français, la Sicilienne détonna rapidement par ses prises de position tranchées, souvent à la limite de l’impétuosité. Mais son sexe et son origine ne suffisent pas à justifier l’impérissable souvenir qu’elle laissa à tant d’hommes : il y avait en elle quelque chose d’intrinsèque qui marqua certains à jamais.

Wilgeforte ne laissa absolument personne indifférent. Que ce soit ses collaborateurs, ses subordonnés ou ses supérieurs, tous pouvaient se classer en deux catégories distinctes : ceux qui l’adulaient quoi qu’elle fasse et ceux qui ne toléraient pas que son nom soit prononcé en leur présence. Cet état de fait s’explique assez aisément.
Il est tout d’abord évident que certains prélats français ne voyaient pas d’un bon œil la montée en puissance d’une femme sicilienne, et il est tout à fait certain que son dynamisme flirtant sempiternellement avec l’hyperactivité dut faire de l’ombre à certains clercs plongés dans l’acédie.
Mais ce qui plut et déplut plus que tout fut sans doute le caractère anti-mielleux de Wilgeforte. On enseigne en effet aux clercs -et ceux-ci appliquent fort bien ces leçons- à être mesuré et consensuel en toute occasion. Wilgeforte, elle, ne souriait jamais, ne se privait pas de commenter ce sur quoi elle avait un avis -et Dieu sait le nombre de choses sur lesquelles elle avait une opinion-, considérait que ses subordonnés étaient là pour s’acquitter des tâches qu’elle définissait elle-même, etc. Cette vision des choses eut deux conséquences inéluctables : premièrement, Wilgeforte fut un des clercs les plus efficaces que l’Église n’ait jamais possédé ; deuxièmement, Wilgeforte se faisait un ami ou un ennemi à vie dès le moment où elle adressait la parole à un inconnu.

Un autre aspect de la personnalité de Wilgeforte est sa froideur, l’extrême distance qu’elle prenait en toute circonstance. Un clerc le décrivit ainsi « Sous son masque de fer, nul ne savait quel était le dessein de cette femme imprévisible dont le pouvoir dépassait celui de certains cardinaux alors qu’elle n’était même pas évêque. Il régnait autour d’elle une ambiance composée d’admiration sans borgne, de stupéfaction et de terreur. Elle était véritablement faite d’une autre matière que nous. »
Son éducation sudiste lui avait en effet enseigné, comme nous l’avons déjà dit, à ne jamais laisser entr’apercevoir ses intentions et son ressenti. Ce n’était qu’au moment où elle ouvrait la bouche que l’on comprenait ce qu’elle avait derrière la tête. Le contraste entre la froideur, la dissimulation physique et la rudesse, la péremption de ses propos était saisissant.

Il est extraordinaire de mesurer l’ampleur de la marque que cette jeune femme qui ne fut évêque que quelques semaines et qui ne fréquenta Rome que quelques mois laissa dans ce monde d’hommes. La plupart des personnes l’ayant côtoyé nous assurent qu’ils ne l’oublieront qu’à leur mort ; ceux qui lui furent intimes affirment, eux, qu’ils s’en souviendront encore au paradis solaire.


V. Sa fin énigmatique et son miracle

Dans le courant du mois de juillet 1458, une annonce d’enlèvement et une demande de rançon furent affichés au beau milieu de la place d’Aristote. Cette double annonce coïncidait étrangement avec la soudaine disparition de Wilgeforte de la Cité. La curie s’empressa de démentir, sans toutefois préciser les raisons de l’absence de celle qui était au cœur de l’administration romaine. Quelques jours plus tard, un second avis du même acabit fut placardé, précisant en outre que les cardinaux avaient failli à un rendez-vous fixé pour le payement de la rançon.
Ce ne fut qu’à la mi-septembre que l’avis de décès officiel fut publié par l’archidiacre de Rome, précisant une nouvelle fois que la théorie de l’enlèvement était grotesque, Wilgeforte étant apparemment décédée d’une longue maladie. Seuls certains cardinaux romains très haut placés savent sans doute ce qu’il est véritablement advenu.

Quelques jours seulement après l’annonce de décès officiel, comme si elle avait voulu qu’elle attendait cela depuis longtemps ou comme si elle confirmait le démenti des cardinaux, Wilgeforte opéra son miracle. Lors de l’intronisation de Tibère de Plantaganêt, nouveau connétable romain, une colombe versa de l’eau bénite sur le visage de Cyril Kad d’Azayes, le guérissant par là même d’un mal dont il était frappé depuis des temps immémoriaux : les verrues. Pour signer son acte, la colombe déposa une rose entre deux lions héraldiques, reproduisant ainsi l’emblème des Torretta-Granitola, famille de Wilgeforte.
C’est cet événement, n’ayant évidemment pu se produire qu’avec le concours du Très-Haut, qui nous ouvrit les yeux sur la sainte nature de celle que nous considérions auparavant comme une simple mortelle.


VI. Elle a dit

À un scripteur fraîchement nommé s'interrogeant sur ses méthodes de gestion des ressources humaines a écrit:
Un petit coup de fouet n’a jamais fait de mal à personne.

Lors des funérailles de feu Son Éminence Jehan Méléagant a écrit:
Il est mort aujourd’hui un homme qui faisait honneur à l’homme.

À Thomas d’Azayes lorsque celui-ci lui annonça la constitution de son dossier de demande d’attribution d’un évêché In Patribus, constitution suggérée par Wilgeforte et que le lescurien avait tout d’abord refusée avant de céder a écrit:
Prrrrt.

Au même, lorsqu’il se présenta dans les locaux de la sainte inquisition quelques jours après l’attribution de l’évêché In Partibus de Bethléem a écrit:
Je peux vous être utile, cher retraité ? Un jeu de cartes afin d'occuper vos journées ? Quelques couches pour vos problèmes d'incontinence ? Un nouveau dentier ?

À des scripteurs la félicitant pour sa nomination au poste de préfet du Saint-Office romain a écrit:
Assez bavassé, mes frère. Au turbin, et qu’ça saute !

Lorsqu'on lui apprit le schisme angevin (elle fut par la suite commissionnée conjointement par l'inquisition et la nonciature sur cette triste affaire) a écrit:
Ça va chier.
(Son long séjour romain lui fit, sur la fin, perdre quelques parcelles de l'éducation qu'elle avait reçue, comme en témoigne cet aphorisme d'une vulgarité que nous déplorons.)

Au Grand Inquisiteur Son Éminence Clodeweck de Montfort-Toxandrie, lors d’une visite de Thomas d’Azayes, lequel arriva porteur de quelques bouteilles de jus de raisin a écrit:
Un coup de bon rouche, Clo ?

À un clerc lui reprochant son manque de confiance en l'être humain a écrit:
Si vous aviez vécu ce que j’ai vécu, vous comprendrez pourquoi je donne si souvent l’impression de ne pas avoir confiance en l’humain. Tant l’étude théologique que ma vie quotidienne me laissent à penser que l’homme est encore plus loin de la perfection divine que ce que l’on croit généralement.


VII. Ils ont dit d’elle

Monseigneur Navigius di Carrenza a écrit:
C'est une workaholic et une maniaque du pouvoir. Et on l'aime comme ça.

Monseigneur Nathanaël de La Biolle a écrit:
Toujours compétente bien que parfois hargneuse.

Sœur Feuilllle, théologue du Saint-Office romain a écrit:
Monseigneur Wilgeforte a été toujours disponible à répondre aux demandes d'informations, mais ce qui la caractérisait le plus à mon avis, c'est qu'elle a toujours laissé le libre arbitre tant prôné par notre Dogme ; c'est à dire qu'elle n'a jamais obligé qui que ce soit à une quelconque décision.
Sa grande neutralité face aux textes proposés, sa distanciation contrôlée, sa connaissance du Dogme et du Droit Canon, ont agi sur le Scriptorium comme un moteur et ont permis de révéler des talents objectivement reconnus, sans être dans l'encensement ou dans le mépris.
Cette rare objectivité a ouvert l'église à un enrichissement varié par les Écrits, et par là même offert au Peuple de tout le Royaume de quoi s'y retrouver.

Monseigneur Ennio "Kemnos" Borromeo Pelagio, primat du Saint Empire et archevêque de Ravenne a écrit:
Une grande perte. Maintenant, elle est certainement en train de veiller sur l’Église qu’elle a aimée depuis Paradis Solaire.

Son Excellence Carolum Borja de Agnillo, secrétaire apostolique hispanique a écrit:
Wilgeforte était sans aucun doute une des personnes les plus actives et les plus qualifiées du Sainte Siège. Son travail et sa dévotion sont à présent récompensés par le Paradis Solaire.

Son Éminence Cyril Kad d'Azayes a écrit:
Monseigneur est bien bonne.

Code:
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[color=black][b]I. Avant son arrivée en le royaume de France — enfance & éducation[/b]

De l’enfance et de la prime jeunesse de Wilgeforte, nous ne connaissons que peu de choses. S’il est de notoriété publique qu’elle était originaire de Sicile, personne, sauf erreur de notre part, peut prétendre connaître le motif de son émigration en royaume de France. Selon Son Éminence Seriella de Bernouville, Wilgeforte se serait exprimée au sujet de ces motifs lors d’une confession que lui accorda feu Son Éminence Jehan Méléagant, lequel emporta le secret dans sa tombe. Après divers recoupements, il s’avère cependant que la piste la plus probable est celle de la tragédie familiale, laquelle finit cependant par se résorber étant donné que Wilgeforte se rendait régulièrement en son castel familial lors des rares vacances qu’elle s’accordait. Mais seules trois personnes détiennent la vérité à tout jamais : feu Jehan, feu Wilgeforte et le Créateur.

Mais trêve de conjectures, attardons-nous sur ce qui est avéré.
Wilgeforte était issue d’une famille de nobles siciliens dont l’origine se perd dans la nuit des temps. Elle reçut l’éducation typique que reçoivent toutes les filles de haute-noblesse en ces contrées et fut, dès son plus jeune âge, formée à l’art, à l’aristotélisme et aux langues anciennes et modernes (à seize ans, elle était parfaite quadrilingue : sicilien, français, latin et anglais). C’est également de son éducation (du moins en partie) que lui provenait ce don qui la caractérisait si fortement : celui de rester de marbre en toute circonstance. Il est en effet de tradition, en ces royaumes méridionaux, de considérer qu’une femme, pour être irréprochable, doit dissimuler tout sentiment personnel.


[b]II. Son arrivée en le royaume de France — premiers pas en tant que clerc[/b]

La première ville française que Wilgeforte découvrit est Vienne, capitale religieuse des duchés dauphinois et lyonnais. L’on ne sait avec certitude si c’est la ville en elle-même, l’archevêque Jehan Méléagant ou l’alors diacre Gabriel Cornedrue de Culan qui ont motivé sa décision, mais toujours est-il que Wilgeforte interrompit son voyage (lequel devait la mener à travers tout le royaume) et s’installa à Vienne. Il est à noter que son domicile officiel français resta à Vienne du début à la fin de sa carrière ecclésiastique — son déménagement à Avignon n’étant pas encore achevé à sa mort.
Son premier acte officiel fut de faire confirmer son baptême par l’alors diacre Gabriel Cornedrue de Culan.

Gabriel ayant été élu évêque de Genève, la ville de Vienne se trouva dépourvue de tout clerc. Désempare par cet état de faits, Wilgeforte proposa à l’archevêque Jehan d’organiser des lectures du Livre des Vertus dans l’église afin que le saint bâtiment ne soit pas désert.
Cette simple requête revêt une importance particulière dans la vie de Wilgeforte : c’est en effet à ce moment que Jehan décela l’incommensurable potentiel de la fraîchement arrivée Sicilienne. Il accepta, mais surtout l’encouragea à poser sa candidature au poste d’ambassadrice apostolique. Wilgeforte refusa tout d’abord, expliquant qu’elle ne s’en sentait pas l’étoffe, puis, devant l’insistance du vieux cardinal, accepta et prit la route de Rome.


[b]III. Rome — sa fulgurante ascension au sein de la hiérarchie séculaire[/b]

Résolue à profiter un maximum de son séjour en la ville éternelle, Wilgeforte offrit ses services au Saint-Office où elle fut bientôt nommée scripteur. Elle fut par la suite nommée ambassadrice apostolique. Très peu de temps après ces deux nominations presque simultanées, deux autres événements se produirent au même moment : repérée respectivement par Son Éminence Vincent Diftain, chancelier du Saint-Office romain, et par feu monseigneur Giacomo Borgia dict « Marves », alors protonotaire de la nonciature apostolique, Wilgeforte se vit offrir les postes de secrétaire de la congrégation du Saint-Office romain et de secrétaire apostolique français septentrionale.

C’est ainsi que débuta cette époustouflante carrière que nous connaissons tous. Les détracteurs de Wilgeforte lui reprochent sempiternellement cette accumulation de charges et taxent d’orgueil cette constante « volonté » de promotion. Mais c’est précisément dans ce dernier reproche qu’ils se trompent : Wilgeforte n’avait aucune volonté de promotion. À chaque fois qu’elle accédait à une nouvelle responsabilité, c’est parce qu’on lui avait demander de l’accepter. Elle confia à certains proches qu’elle avait été nommée à son poste-phare, celui de préfet du Saint-Office romain, sans même qu’on lui ait au préalable demandé son accord. Il est évident –ceux qui l’ont observée à ce poste le savent- qu’elle n’aurait jamais refusé une telle offre, mais il est certain qu’elle souffrait, sans le montrer, de cette ambition qu’on lui prêtait et dont elle était, finalement, totalement dépourvue.

Dans un laps de temps exceptionnellement court, Wilgeforte fut nommée : scripteur du Saint-Office romain, ambassadrice apostolique en Dauphiné, secrétaire du Saint-office romain, secrétaire apostolique français septentrionale, théologue du Saint-Office romain, missa inquisitionis, préfet du Saint-Office romain, préfet de la villa San-Loyats, secrétaire apostolique française générale.
Notons que ce n’est pas pour autant que Wilgeforte négligea son investissement local : elle fut nommée vicaire paroissiale et archidiocésaine de Vienne, professeur et vice-doyenne du séminaire Saint-Antoine.


[b]IV. Sa personnalité[/b]

Si sa carrière est un élément permettant de bien définir Wilgeforte, il en est un qui la définit mieux que tout autre : son caractère.
Dans une institution composée dans une écrasante majorité d’hommes français, la Sicilienne détonna rapidement par ses prises de position tranchées, souvent à la limite de l’impétuosité. Mais son sexe et son origine ne suffisent pas à justifier l’impérissable souvenir qu’elle laissa à tant d’hommes : il y avait en elle quelque chose d’intrinsèque qui marqua certains à jamais.

Wilgeforte ne laissa absolument personne indifférent. Que ce soit ses collaborateurs, ses subordonnés ou ses supérieurs, tous pouvaient se classer en deux catégories distinctes : ceux qui l’adulaient quoi qu’elle fasse et ceux qui ne toléraient pas que son nom soit prononcé en leur présence. Cet état de fait s’explique assez aisément.
Il est tout d’abord évident que certains prélats français ne voyaient pas d’un bon œil la montée en puissance d’une femme sicilienne, et il est tout à fait certain que son dynamisme flirtant sempiternellement avec l’hyperactivité dut faire de l’ombre à certains clercs plongés dans l’acédie.
Mais ce qui plut et déplut plus que tout fut sans doute le caractère anti-mielleux de Wilgeforte. On enseigne en effet aux clercs -et ceux-ci appliquent fort bien ces leçons- à être mesuré et consensuel en toute occasion. Wilgeforte, elle, ne souriait jamais, ne se privait pas de commenter ce sur quoi elle avait un avis -et Dieu sait le nombre de choses sur lesquelles elle avait une opinion-, considérait que ses subordonnés étaient là pour s’acquitter des tâches qu’elle définissait elle-même, etc. Cette vision des choses eut deux conséquences inéluctables : premièrement, Wilgeforte fut un des clercs les plus efficaces que l’Église n’ait jamais possédé ; deuxièmement, Wilgeforte se faisait un ami ou un ennemi à vie dès le moment où elle adressait la parole à un inconnu.

Un autre aspect de la personnalité de Wilgeforte est sa froideur, l’extrême distance qu’elle prenait en toute circonstance. Un clerc le décrivit ainsi « Sous son masque de fer, nul ne savait quel était le dessein de cette femme imprévisible dont le pouvoir dépassait celui de certains cardinaux alors qu’elle n’était même pas évêque. Il régnait autour d’elle une ambiance composée d’admiration sans borgne, de stupéfaction et de terreur. Elle était véritablement faite d’une autre matière que nous. »
Son éducation sudiste lui avait en effet enseigné, comme nous l’avons déjà dit, à ne jamais laisser entr’apercevoir ses intentions et son ressenti. Ce n’était qu’au moment où elle ouvrait la bouche que l’on comprenait ce qu’elle avait derrière la tête. Le contraste entre la froideur, la dissimulation physique et la rudesse, la péremption de ses propos était saisissant.

Il est extraordinaire de mesurer l’ampleur de la marque que cette jeune femme qui ne fut évêque que quelques semaines et qui ne fréquenta Rome que quelques mois laissa dans ce monde d’hommes. La plupart des personnes l’ayant côtoyé nous assurent qu’ils ne l’oublieront qu’à leur mort ; ceux qui lui furent intimes affirment, eux, qu’ils s’en souviendront encore au paradis solaire.


[b]V. Sa fin énigmatique et son miracle[/b]

Dans le courant du mois de juillet 1458, une annonce d’enlèvement et une demande de rançon furent affichés au beau milieu de la place d’Aristote. Cette double annonce coïncidait étrangement avec la soudaine disparition de Wilgeforte de la Cité. La curie s’empressa de démentir, sans toutefois préciser les raisons de l’absence de celle qui était au cœur de l’administration romaine. Quelques jours plus tard, un second avis du même acabit fut placardé, précisant en outre que les cardinaux avaient failli à un rendez-vous fixé pour le payement de la rançon.
Ce ne fut qu’à la mi-septembre que l’avis de décès officiel fut publié par l’archidiacre de Rome, précisant une nouvelle fois que la théorie de l’enlèvement était grotesque, Wilgeforte étant apparemment décédée d’une longue maladie. Seuls certains cardinaux romains très haut placés savent sans doute ce qu’il est véritablement advenu.

Quelques jours seulement après l’annonce de décès officiel, comme si elle avait voulu qu’elle attendait cela depuis longtemps ou comme si elle confirmait le démenti des cardinaux, Wilgeforte opéra son miracle. Lors de l’intronisation de Tibère de Plantaganêt, nouveau connétable romain, une colombe versa de l’eau bénite sur le visage de Cyril Kad d’Azayes, le guérissant par là même d’un mal dont il était frappé depuis des temps immémoriaux : les verrues. Pour signer son acte, la colombe déposa une rose entre deux lions héraldiques, reproduisant ainsi l’emblème des Torretta-Granitola, famille de Wilgeforte.
C’est cet événement, n’ayant évidemment pu se produire qu’avec le concours du Très-Haut, qui nous ouvrit les yeux sur la sainte nature de celle que nous considérions auparavant comme une simple mortelle.


[b]VI. Elle a dit[/b]

[quote="À un scripteur fraîchement nommé s'interrogeant sur ses méthodes de gestion des ressources humaines"][color=black]Un petit coup de fouet n’a jamais fait de mal à personne.[/color][/quote]

[quote="Lors des funérailles de feu Son Éminence Jehan Méléagant"][color=black]Il est mort aujourd’hui un homme qui faisait honneur à l’homme.[/color][/quote]

[quote="À Thomas d’Azayes lorsque celui-ci lui annonça la constitution de son dossier de demande d’attribution d’un évêché In Patribus, constitution suggérée par Wilgeforte et que le lescurien avait tout d’abord refusée avant de céder"][color=black]Prrrrt.[/color][/quote]

[quote="Au même, lorsqu’il se présenta dans les locaux de la sainte inquisition quelques jours après l’attribution de l’évêché In Partibus de Bethléem"][color=black]Je peux vous être utile, cher retraité ? Un jeu de cartes afin d'occuper vos journées ? Quelques couches pour vos problèmes d'incontinence ? Un nouveau dentier ?[/color][/quote]

[quote="À des scripteurs la félicitant pour sa nomination au poste de préfet du Saint-Office romain"][color=black]Assez bavassé, mes frère. Au turbin, et qu’ça saute ![/color][/quote]

[quote="Lorsqu'on lui apprit le schisme angevin (elle fut par la suite commissionnée conjointement par l'inquisition et la nonciature sur cette triste affaire)"][color=black]Ça va chier.
(Son long séjour romain lui fit, sur la fin, perdre quelques parcelles de l'éducation qu'elle avait reçue, comme en témoigne cet aphorisme d'une vulgarité que nous déplorons.)[/color][/quote]

[quote="Au Grand Inquisiteur Son Éminence Clodeweck de Montfort-Toxandrie, lors d’une visite de Thomas d’Azayes, lequel arriva porteur de quelques bouteilles de jus de raisin"][color=black]Un coup de bon rouche, Clo ?[/color][/quote]

[quote="À un clerc lui reprochant son manque de confiance en l'être humain"][color=black]Si vous aviez vécu ce que j’ai vécu, vous comprendrez pourquoi je donne si souvent l’impression de ne pas avoir confiance en l’humain. Tant l’étude théologique que ma vie quotidienne me laissent à penser que l’homme est encore plus loin de la perfection divine que ce que l’on croit généralement.[/color][/quote]


[b]VII. Ils ont dit d’elle[/b]

[quote="Monseigneur Navigius di Carrenza"][color=black]C'est une workaholic et une maniaque du pouvoir. Et on l'aime comme ça.[/color][/quote]

[quote="Monseigneur Nathanaël de La Biolle"][color=black]Toujours compétente bien que parfois hargneuse.[/color][/quote]

[quote="Sœur Feuilllle, théologue du Saint-Office romain"][color=black]Monseigneur Wilgeforte a été toujours disponible à répondre aux demandes d'informations, mais ce qui la caractérisait le plus à mon avis, c'est qu'elle a toujours laissé le libre arbitre tant prôné par notre Dogme ; c'est à dire qu'elle n'a jamais obligé qui que ce soit à une quelconque décision.
Sa grande neutralité face aux textes proposés, sa distanciation contrôlée, sa connaissance du Dogme et du Droit Canon, ont agi sur le Scriptorium comme un moteur et ont permis de révéler des talents objectivement reconnus, sans être dans l'encensement ou dans le mépris.
Cette rare objectivité a ouvert l'église à un enrichissement varié par les Écrits, et par là même offert au Peuple de tout le Royaume de quoi s'y retrouver.[/color][/quote]

[quote="Monseigneur Ennio "Kemnos" Borromeo Pelagio, primat du Saint Empire et archevêque de Ravenne"][color=black]Une grande perte. Maintenant, elle est certainement en train de veiller sur l’Église qu’elle a aimée depuis Paradis Solaire.[/color][/quote]

[quote="Son Excellence Carolum Borja de Agnillo, secrétaire apostolique hispanique"][color=black]Wilgeforte était sans aucun doute une des personnes les plus actives et les plus qualifiées du Sainte Siège. Son travail et sa dévotion sont à présent récompensés par le Paradis Solaire.[/color][/quote]

[quote="Son Éminence Cyril Kad d'Azayes"][color=black]Monseigneur est bien bonne.[/color][/quote][/color][/quote]
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