Richelieu1 Cardinal Archevêque d'Aix-en-Provence
Lieu RP : Brignoles
Feuille de personnage Nom et prénom: Ludovi de Sabran Paroisse: Brignoles
| Sujet: Saint Arnvald : Du Très Haut Mar 5 Avr 2011 - 23:05 | |
| - Citation :
Les Ecrits des Saints et des Bienheureux - Saint Arnvald : Du Très Haut
Témoignage d’une rencontre nocturne dans les catacombes sous la grande bibliothèque pontificale de Rome entre deux saints : le Cardinal Nicolaïde et le jeune Arnvald. Texte retrouvé dans la réserve précieuse de la Bibliothèque Sainte Illinda de l’abbaye de Noirlac suite aux notes prises par le jeune moine berrichon.
Un long couloir sombre, des flammes jaunes sorties du noir, une odeur âpre. J'ouvris fébrilement la porte.
-Qui est ce ?
Déclama un homme d’une voix caverneuse.
-Ce n'est que moi le jeune Arnvald, je suis venu vous rejoindre, suivant vos conseils.
Un corps vieilli, trapu et portant une longue barbe blanche m'accueillit, ne me laissant ni le temps de me remettre de mes fortes émotions, ni de le saluer. Nicolaïde m'interpella.
-Par Dieu, vous voila enfin. Voila des heures que j'attend votre arrivée cher ami. Bien heureusement je n’ai guère eu le temps de me morfondre tant cette bibliothèque est riche et somptueuse.
Sa voix prit une intensité nouvelle, presque inquiétante.
Voyez vous, aucune abbaye dans le monde, aucun monastère, aucune cathédrale ne peut se vanter de détenir un si grand nombre d'ouvrages, regroupant les plus anciens et les plus sacrés des textes, compilant les plus fameux auteurs des temps reculés, recueillant tous les livres des saints, et sans omettre les canons et les dogmes de notre Eglise universelle. Et tout cela, pour la plus grande gloire de Dieu !
C'est alors qu'à la lueur de la chandelle du prêtre, je pus prendre conscience du formidable spectacle qui se tint devant mes yeux. Des centaines, que dis-je, des milliers de codex, de manuscrits, de papyrus & vieux parchemins se découvraient à moi éclairés par la lumière dansante de la bougie. Même dans mes rêves les plus fous, ni même dans les descriptions de la grande bibliothèque d'Alexandrie, je n'ai pu imaginer telle merveille. D'une vigueur étonnante le vieux prêtre me prit le bras et, toujours aussi exalté, continua dans son élan.
Alors comme cela, vous voulez savoir ? Connaître les secrets de vos ancêtres ? Et ainsi, par votre érudition, vous rapprocher de Dieu et du salut éternel ?
Il m'inonda d'une foule de questions auxquelles j'étais bien incapable de réfléchir, tant j'étais absorbé par ces niches remplies de papyrus, par ces grandes cartes apposées aux murs, ou encore ces magnifiques iconographies d'un style qui m'était encore inconnu. Il y avait tout ici pour satisfaire ma soif de connaissance. L'Histoire du monde, les messages de Dieu, les pensées d'Aristote, la vie de Christos, tout allait enfin m'être dévoilé. Mais Nicolaïde perçut immédiatement l’immense intérêt intellectuel que je portais à ce trésor, il m’arrêta et, d’un regard noir et d’une voix menaçante, me mit en garde.
N’oublies pas, jeune clerc, l’essence de la vie et la vérité n’appartiennent qu’au seigneur, elles ne sont pas accessible à l’Homme. Certes, Dieu a permis à l'Homme d’être doué de raison, mais elle ne se suffit pas à elle-même, au risque de faire courir l’Homme vers les chemins de la damnation éternelle. La raison n’est qu’un outil pour ta foi, elle te permettra seulement de comprendre et d’étendre ton amour envers Dieu et tes prochains. Retiens bien cela.
Ce bref avertissement me sortit très vite de mes rêveries, je bafouillai une réponse.
-Bien sur Nico, je… Je n’oublierai pas cet enseignement.
-Dans ce cas, suis-moi.
Frénétiquement, il m’emmena à vive allure dans de sombres recoins de la bibliothèque, l’odeur de manuscrits moisis s’accentua, la poussière était alors devenue reine en son royaume. Certains livres faisaient peine à voir, il n’en restait que des fragments, ou alors, ils étaient totalement décrépits. A peine eus-je le temps de m’apitoyer sur la triste fin de ces ouvrages irremplaçables, que le vieux s’exclama bruyamment, pointant son doigt vers des vieux papyrus enroulés.
Là ! C’est eux.
Il les prit délicatement, et, tout en parlant, se dirigea vers la table de travail la plus proche.
Il est vrai, leur état est déplorable et je le regrette amèrement, mais la lecture est encore possible. Regarde ! Ces ouvrages datent des temps anciens, des temps du grand Aristote.
Soudain mon excitation se fit sentir.
-Un texte d’Aristote ?
-Non, je ne pense pas. Cet ensemble de rouleaux de parchemin lui est postérieur, mais…
-Que nous apprennent alors ces vieux écrits ?
-Tempère-toi mon jeune ami, installe-toi donc et écoute-moi.
Ma sensibilité intellectuelle était à son paroxysme, je pris donc en considération les paroles de mon vieux maître et m’assis rapidement sur une chaise en bois. Il fit de même, déplia les papyrus devant mes yeux ébahis, et posa ses verres sur son nez.
Bon sang, mes connaissances universitaires ne me seront pas inutiles, lire le vieux grec n’est pas tâche aisée.
Nico parla encore.
Rédigé par un certain Grégor, cet ensemble de textes parle de la grandeur du Très-Haut en des termes très justes malgré son caractère indicible par nous pauvres mortels. Que ce beau document illumine ta foi mon ami. Rédige donc nous en une traduction résumée digne d’une étude en nos séminaires et je proposerai à la curie ton élévation à la dignité cardinalice si tu réussis dignement l’épreuve
- Citation :
- Le Très-Haut, Divinité et Aristotélisme
La définition la plus simple et la plus exacte d'un Aristotélicien est: "celui (ou celle) qui aime Dieu". Donc, pour comprendre ce qu'est l'Aristotélisme, il faut comprendre ce qu'est Dieu.
Nous allons donc commencer par le plus difficile, car Dieu dépasse la compréhension humaine. Il est impossible à un esprit humain de comprendre totalement Dieu. Je vais donc juste essayer de présenter ce qu'on peut arriver à comprendre de Lui.
Attention! Détail important de rédaction: lorsque vous écrirez quoi que ce soit à propos de Dieu, les pronoms le remplaçant ("Il", "Lui"...) ou les possessifs qui Lui sont associés ("Son", "Sa", "Ses"...) doivent obligatoirement porter une majuscule. Ceci s'applique aussi lorsque vous transcrivez Ses paroles ("Mon", "Je"...) et aux adjectifs qui le qualifient (“Infini”, “Parfait”...).
Définition de Dieu:
Imaginons une statue. Pour la construire, le sculpteur a besoin d’un matériau: bois, marbre... C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause matérielle”. Avant de construire sa statue, le sculpteur en a conçu l’idée, le plan, dans son esprit. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause formelle”. Ensuite, l’artisan prend son marteau et son burin et sculpte le matériau pour en former la statue. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause efficiente”. Mais le plus important dans une statue est la raison pour laquelle le sculpteur la crée: le plaisir de la regarder. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause finale”.
Maintenant, remplaçons la statue par l’univers et ce qui le compose (le monde, la vie, les humains...). Dans ce cas, le sculpteur s’appelle Dieu. Les matériaux à partir desquels Il a conçu l’univers sont la matière, l’énergie et le mouvement. Mais ces trois éléments n’ont pas toujours existé. Dieu les a conçus à partir de Lui pour pouvoir ensuite créer l’univers. En d’autres termes, le matériau brut à partir duquel Il a indirectement conçu l’univers est Lui-même. Dieu est donc la cause matérielle de l’univers.
Mais, dans ce cas, quel matériau est Dieu? Tout ce qui existe est donc conçu à partir de Dieu Lui-même. Même nous, pauvres humains, ne sommes que d’infimes parties de Lui (ça donne le vertige, hein?). Nous faisons donc partie d’un tout (Dieu ! Vous l’aurez compris). Le matériau-Dieu est l’esprit, que l’on ne peut ni toucher, ni sentir, ni voir, ni entendre, ni goûter, sinon de manière indirecte, par ses subdivisions: la matière, l’énergie et le mouvement.
Ensuite, Dieu, pour construire l’univers, a dû en concevoir préalablement le plan. Il est appelé “le Verbe”, car, comme le verbe est le mot qui donne tout son sens à une phrase, Il est Celui qui donne tout son sens à l’univers. Nous pouvons voir dans la Création qu’Il est parti du général (les étoiles, le monde...) pour arriver au particulier (les créatures, les humains...). Rien de ce qui existe n’a été prévu par Lui. Mais attention ! Cela ne veut pas dire qu’Il veut le mal, par exemple, mais qu’Il a su dès le commencement que celui-ci existerait, et qu’il s’inscrirait dans Ses plans. Dieu est donc la cause formelle de l’univers.
Ensuite, Dieu créa l’univers. Pour ce faire, Il n’a pas eu besoin de marteau ni de burin, comme le sculpteur, ni même de main. Etant l’Esprit Pur et Parfait, et construisant l’univers à partir de Lui, Il n’a pas besoin d’agir pour construire Son oeuvre. Etant la Pensée Absolue, il Lui suffit de vouloir que quelque chose soit pour que ce “quelque chose” existe.
De même, Il lui suffit de penser que quelque chose n’existe plus pour que ce “quelque chose” disparaisse à jamais. Ainsi, rien ne Lui est impossible. Cela s’explique parce que rien ne peut s’opposer à Lui, car tout fait partie de Lui. En raisonnant par l’absurde, on peut dire que le seul et unique être capable de l’empêcher d’agir, c’est Lui-même. Dieu est donc la cause efficiente de l’univers.
Enfin, Dieu, en concevant l’univers lui a donné un but. Nous ne sommes que de pauvres humains et ne pouvons nous permettre de dire quelles sont les intentions d’un être si supérieur à nous, d’autant que nous n’en sommes que des minuscules composants. Comment une goutte d’eau peut-elle comprendre ce qu’est la mer? Mais nous pouvons cependant affirmer ce qui suit:
Dieu est plus que l'univers; l'univers n'est qu'une partie de Lui. Il peut exister sans l’univers, mais l’univers ne peut exister sans Lui. Ainsi, on peut définir Dieu, de manière simplifiée, comme étant “l’âme de l’univers”. Ainsi, avant l’univers, il y avait déjà Dieu. Après l’univers, il y aura encore Dieu. Donc, Dieu est le but et le sens profond de l’univers. Il est sa cause finale.
Nominations de Dieu:
Dieu est qualifié d’une infinité de termes. Dans le texte précédent, vous avez pu lire les suivants: le Verbe, l’Esprit Pur et Parfait et la Pensée Absolue (notez les majuscules). D’autres dénominations sont possibles, telles que “le Créateur”, “le Commencement et la Fin de Tout”, “l’Être Suprême”... et bien d’autres encore. Chaque dénomination doit mettre en valeur un de Ses aspects. L’appeler “le Créateur” ou “la Pensée Absolue” ne Le décrit pas de la même manière. Prenez le temps de réfléchir aux dénominations que vous allez utiliser.
Pour plus de simplicité, une dénomination prime sur toutes les autres: le Très Haut. Utilisez-la pour nommer Dieu de manière générale, mais ne l’utilisez pas à tout bout de champ, la qualité littéraire de vos écrits s’en ressentirait.
Caractéristiques de Dieu:
Dieu est caractérisé par cinq notions: Il est Infini, Eternel, Omniscient, Omniprésent et Omnipotent.
Il est infini car Il n’a pas de limite. Même si on sortait du monde, qu’on dépassait la lune, le soleil, et même les étoiles, on serait encore dans Dieu. Il est le seul être à ne pas avoir de limites, ce qui explique pourquoi il est si difficile de Le définir.
Il est éternel car Il est au-dessus du temps et n’y est pas soumis. Il ne peut mourir et n’est jamais né, car Il a toujours existé et Il existera toujours.
Il est omniscient, car Il sait tout. Rien n’échappe à Son savoir. Car la connaissance est la compréhension de l’univers et Il est l’univers. On peut donc dire qu’Il sait tout parce qu’Il se connaît Lui-même.
Il est omniprésent, parce qu’Il est partout à la fois. Comme Il est infini et que tout fait partie de Lui, où que l’on aille, on se trouve dans Dieu. C’est aussi pour cela qu’Il est omniscient.
Enfin, Il est omnipotent, car Il peut agir sur tout et partout à la fois. Comme Il est infini, omniscient et omniprésent, il n’y a pas de limites à ce qu’Il peut faire. De plus, comme tout fait partie de Lui, Il agit sur Lui à chaque fois qu’il agit sur quelque chose.
Conclusion:
Dieu a tout créé à partir de Lui. Tout fait partie de Lui et tout Lui doit son existence. Mais Dieu n’a pas besoin de Sa création pour exister. Il a toujours existé et existera toujours. Donc, il est absurde de penser que l’on peut vivre sans Lui, car on est tous d’infimes éléments de Dieu. Comment un foie, une jambe ou un cerveau pourraient-ils vivre sans être unis au sein d’un même corps?
L’athéisme est donc la négation de soi-même car il est la négation de Celui dont on fait partie - Code:
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[quote][img]http://img206.imageshack.us/img206/4698/badgesaintofficenc8.png[/img] [color=#1a3768][i][size=18][b]Les Ecrits des Saints et des Bienheureux - Saint Arnvald : Du Très Haut[/b][/i][/color][/size]
[color=red]Témoignage d’une rencontre nocturne dans les catacombes sous la grande bibliothèque pontificale de Rome entre deux saints : le Cardinal Nicolaïde et le jeune Arnvald. Texte retrouvé dans la réserve précieuse de la Bibliothèque Sainte Illinda de l’abbaye de Noirlac suite aux notes prises par le jeune moine berrichon.[/color]
[color=black]Un long couloir sombre, des flammes jaunes sorties du noir, une odeur âpre. J'ouvris fébrilement la porte.
-Qui est ce ?
Déclama un homme d’une voix caverneuse.
-Ce n'est que moi le jeune Arnvald, je suis venu vous rejoindre, suivant vos conseils.
Un corps vieilli, trapu et portant une longue barbe blanche m'accueillit, ne me laissant ni le temps de me remettre de mes fortes émotions, ni de le saluer. Nicolaïde m'interpella.
-Par Dieu, vous voila enfin. Voila des heures que j'attend votre arrivée cher ami. Bien heureusement je n’ai guère eu le temps de me morfondre tant cette bibliothèque est riche et somptueuse.
Sa voix prit une intensité nouvelle, presque inquiétante.
Voyez vous, aucune abbaye dans le monde, aucun monastère, aucune cathédrale ne peut se vanter de détenir un si grand nombre d'ouvrages, regroupant les plus anciens et les plus sacrés des textes, compilant les plus fameux auteurs des temps reculés, recueillant tous les livres des saints, et sans omettre les canons et les dogmes de notre Eglise universelle. Et tout cela, pour la plus grande gloire de Dieu !
C'est alors qu'à la lueur de la chandelle du prêtre, je pus prendre conscience du formidable spectacle qui se tint devant mes yeux. Des centaines, que dis-je, des milliers de codex, de manuscrits, de papyrus & vieux parchemins se découvraient à moi éclairés par la lumière dansante de la bougie. Même dans mes rêves les plus fous, ni même dans les descriptions de la grande bibliothèque d'Alexandrie, je n'ai pu imaginer telle merveille. D'une vigueur étonnante le vieux prêtre me prit le bras et, toujours aussi exalté, continua dans son élan.
Alors comme cela, vous voulez savoir ? Connaître les secrets de vos ancêtres ? Et ainsi, par votre érudition, vous rapprocher de Dieu et du salut éternel ?
Il m'inonda d'une foule de questions auxquelles j'étais bien incapable de réfléchir, tant j'étais absorbé par ces niches remplies de papyrus, par ces grandes cartes apposées aux murs, ou encore ces magnifiques iconographies d'un style qui m'était encore inconnu. Il y avait tout ici pour satisfaire ma soif de connaissance. L'Histoire du monde, les messages de Dieu, les pensées d'Aristote, la vie de Christos, tout allait enfin m'être dévoilé. Mais Nicolaïde perçut immédiatement l’immense intérêt intellectuel que je portais à ce trésor, il m’arrêta et, d’un regard noir et d’une voix menaçante, me mit en garde.
N’oublies pas, jeune clerc, l’essence de la vie et la vérité n’appartiennent qu’au seigneur, elles ne sont pas accessible à l’Homme. Certes, Dieu a permis à l'Homme d’être doué de raison, mais elle ne se suffit pas à elle-même, au risque de faire courir l’Homme vers les chemins de la damnation éternelle. La raison n’est qu’un outil pour ta foi, elle te permettra seulement de comprendre et d’étendre ton amour envers Dieu et tes prochains. Retiens bien cela.
Ce bref avertissement me sortit très vite de mes rêveries, je bafouillai une réponse.
-Bien sur Nico, je… Je n’oublierai pas cet enseignement.
-Dans ce cas, suis-moi.
Frénétiquement, il m’emmena à vive allure dans de sombres recoins de la bibliothèque, l’odeur de manuscrits moisis s’accentua, la poussière était alors devenue reine en son royaume. Certains livres faisaient peine à voir, il n’en restait que des fragments, ou alors, ils étaient totalement décrépits. A peine eus-je le temps de m’apitoyer sur la triste fin de ces ouvrages irremplaçables, que le vieux s’exclama bruyamment, pointant son doigt vers des vieux papyrus enroulés.
Là ! C’est eux.
Il les prit délicatement, et, tout en parlant, se dirigea vers la table de travail la plus proche.
Il est vrai, leur état est déplorable et je le regrette amèrement, mais la lecture est encore possible. Regarde ! Ces ouvrages datent des temps anciens, des temps du grand Aristote.
Soudain mon excitation se fit sentir.
-Un texte d’Aristote ?
-Non, je ne pense pas. Cet ensemble de rouleaux de parchemin lui est postérieur, mais…
-Que nous apprennent alors ces vieux écrits ?
-Tempère-toi mon jeune ami, installe-toi donc et écoute-moi.
Ma sensibilité intellectuelle était à son paroxysme, je pris donc en considération les paroles de mon vieux maître et m’assis rapidement sur une chaise en bois. Il fit de même, déplia les papyrus devant mes yeux ébahis, et posa ses verres sur son nez.
Bon sang, mes connaissances universitaires ne me seront pas inutiles, lire le vieux grec n’est pas tâche aisée.
Nico parla encore.
Rédigé par un certain Grégor, cet ensemble de textes parle de la grandeur du Très-Haut en des termes très justes malgré son caractère indicible par nous pauvres mortels. Que ce beau document illumine ta foi mon ami. Rédige donc nous en une traduction résumée digne d’une étude en nos séminaires et je proposerai à la curie ton élévation à la dignité cardinalice si tu réussis dignement l’épreuve[/color]
[quote][color=black]Le Très-Haut, Divinité et Aristotélisme
La définition la plus simple et la plus exacte d'un Aristotélicien est: "celui (ou celle) qui aime Dieu". Donc, pour comprendre ce qu'est l'Aristotélisme, il faut comprendre ce qu'est Dieu.
Nous allons donc commencer par le plus difficile, car Dieu dépasse la compréhension humaine. Il est impossible à un esprit humain de comprendre totalement Dieu. Je vais donc juste essayer de présenter ce qu'on peut arriver à comprendre de Lui.
Attention! Détail important de rédaction: lorsque vous écrirez quoi que ce soit à propos de Dieu, les pronoms le remplaçant ("Il", "Lui"...) ou les possessifs qui Lui sont associés ("Son", "Sa", "Ses"...) doivent obligatoirement porter une majuscule. Ceci s'applique aussi lorsque vous transcrivez Ses paroles ("Mon", "Je"...) et aux adjectifs qui le qualifient (“Infini”, “Parfait”...).
Définition de Dieu:
Imaginons une statue. Pour la construire, le sculpteur a besoin d’un matériau: bois, marbre... C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause matérielle”. Avant de construire sa statue, le sculpteur en a conçu l’idée, le plan, dans son esprit. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause formelle”. Ensuite, l’artisan prend son marteau et son burin et sculpte le matériau pour en former la statue. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause efficiente”. Mais le plus important dans une statue est la raison pour laquelle le sculpteur la crée: le plaisir de la regarder. C’est ce qu’Aristote appelle sa “cause finale”.
Maintenant, remplaçons la statue par l’univers et ce qui le compose (le monde, la vie, les humains...). Dans ce cas, le sculpteur s’appelle Dieu. Les matériaux à partir desquels Il a conçu l’univers sont la matière, l’énergie et le mouvement. Mais ces trois éléments n’ont pas toujours existé. Dieu les a conçus à partir de Lui pour pouvoir ensuite créer l’univers. En d’autres termes, le matériau brut à partir duquel Il a indirectement conçu l’univers est Lui-même. Dieu est donc la cause matérielle de l’univers.
Mais, dans ce cas, quel matériau est Dieu? Tout ce qui existe est donc conçu à partir de Dieu Lui-même. Même nous, pauvres humains, ne sommes que d’infimes parties de Lui (ça donne le vertige, hein?). Nous faisons donc partie d’un tout (Dieu ! Vous l’aurez compris). Le matériau-Dieu est l’esprit, que l’on ne peut ni toucher, ni sentir, ni voir, ni entendre, ni goûter, sinon de manière indirecte, par ses subdivisions: la matière, l’énergie et le mouvement.
Ensuite, Dieu, pour construire l’univers, a dû en concevoir préalablement le plan. Il est appelé “le Verbe”, car, comme le verbe est le mot qui donne tout son sens à une phrase, Il est Celui qui donne tout son sens à l’univers. Nous pouvons voir dans la Création qu’Il est parti du général (les étoiles, le monde...) pour arriver au particulier (les créatures, les humains...). Rien de ce qui existe n’a été prévu par Lui. Mais attention ! Cela ne veut pas dire qu’Il veut le mal, par exemple, mais qu’Il a su dès le commencement que celui-ci existerait, et qu’il s’inscrirait dans Ses plans. Dieu est donc la cause formelle de l’univers.
Ensuite, Dieu créa l’univers. Pour ce faire, Il n’a pas eu besoin de marteau ni de burin, comme le sculpteur, ni même de main. Etant l’Esprit Pur et Parfait, et construisant l’univers à partir de Lui, Il n’a pas besoin d’agir pour construire Son oeuvre. Etant la Pensée Absolue, il Lui suffit de vouloir que quelque chose soit pour que ce “quelque chose” existe.
De même, Il lui suffit de penser que quelque chose n’existe plus pour que ce “quelque chose” disparaisse à jamais. Ainsi, rien ne Lui est impossible. Cela s’explique parce que rien ne peut s’opposer à Lui, car tout fait partie de Lui. En raisonnant par l’absurde, on peut dire que le seul et unique être capable de l’empêcher d’agir, c’est Lui-même. Dieu est donc la cause efficiente de l’univers.
Enfin, Dieu, en concevant l’univers lui a donné un but. Nous ne sommes que de pauvres humains et ne pouvons nous permettre de dire quelles sont les intentions d’un être si supérieur à nous, d’autant que nous n’en sommes que des minuscules composants. Comment une goutte d’eau peut-elle comprendre ce qu’est la mer? Mais nous pouvons cependant affirmer ce qui suit:
Dieu est plus que l'univers; l'univers n'est qu'une partie de Lui. Il peut exister sans l’univers, mais l’univers ne peut exister sans Lui. Ainsi, on peut définir Dieu, de manière simplifiée, comme étant “l’âme de l’univers”. Ainsi, avant l’univers, il y avait déjà Dieu. Après l’univers, il y aura encore Dieu. Donc, Dieu est le but et le sens profond de l’univers. Il est sa cause finale.
Nominations de Dieu:
Dieu est qualifié d’une infinité de termes. Dans le texte précédent, vous avez pu lire les suivants: le Verbe, l’Esprit Pur et Parfait et la Pensée Absolue (notez les majuscules). D’autres dénominations sont possibles, telles que “le Créateur”, “le Commencement et la Fin de Tout”, “l’Être Suprême”... et bien d’autres encore. Chaque dénomination doit mettre en valeur un de Ses aspects. L’appeler “le Créateur” ou “la Pensée Absolue” ne Le décrit pas de la même manière. Prenez le temps de réfléchir aux dénominations que vous allez utiliser.
Pour plus de simplicité, une dénomination prime sur toutes les autres: le Très Haut. Utilisez-la pour nommer Dieu de manière générale, mais ne l’utilisez pas à tout bout de champ, la qualité littéraire de vos écrits s’en ressentirait.
Caractéristiques de Dieu:
Dieu est caractérisé par cinq notions: Il est Infini, Eternel, Omniscient, Omniprésent et Omnipotent.
Il est infini car Il n’a pas de limite. Même si on sortait du monde, qu’on dépassait la lune, le soleil, et même les étoiles, on serait encore dans Dieu. Il est le seul être à ne pas avoir de limites, ce qui explique pourquoi il est si difficile de Le définir.
Il est éternel car Il est au-dessus du temps et n’y est pas soumis. Il ne peut mourir et n’est jamais né, car Il a toujours existé et Il existera toujours.
Il est omniscient, car Il sait tout. Rien n’échappe à Son savoir. Car la connaissance est la compréhension de l’univers et Il est l’univers. On peut donc dire qu’Il sait tout parce qu’Il se connaît Lui-même.
Il est omniprésent, parce qu’Il est partout à la fois. Comme Il est infini et que tout fait partie de Lui, où que l’on aille, on se trouve dans Dieu. C’est aussi pour cela qu’Il est omniscient.
Enfin, Il est omnipotent, car Il peut agir sur tout et partout à la fois. Comme Il est infini, omniscient et omniprésent, il n’y a pas de limites à ce qu’Il peut faire. De plus, comme tout fait partie de Lui, Il agit sur Lui à chaque fois qu’il agit sur quelque chose.
Conclusion:
Dieu a tout créé à partir de Lui. Tout fait partie de Lui et tout Lui doit son existence. Mais Dieu n’a pas besoin de Sa création pour exister. Il a toujours existé et existera toujours. Donc, il est absurde de penser que l’on peut vivre sans Lui, car on est tous d’infimes éléments de Dieu. Comment un foie, une jambe ou un cerveau pourraient-ils vivre sans être unis au sein d’un même corps?
L’athéisme est donc la négation de soi-même car il est la négation de Celui dont on fait partie [/color][/quote][/quote] | |
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